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Raul Magni-Berton et Clara Egger : « Référendum d’initiative citoyenne : heureusement il y a les sondages ! »

Lui est professeur des universités du côté de Lille. Elle est enseignante chercheuse en relations internationales. Ensemble, ces deux politologues décortiquent pour vous ce qu’est vraiment la démocratie…
Raul Magni-Berton Clara Egger

Crédits photo : Shutterstock

Il est souvent coutume de critiquer les sondages. Ils seraient au mieux inutiles, c’est-à-dire des instruments pour créer (plus que révéler) une opinion publique qui ne correspond à rien de réel, au pire malfaisants, influençant le comportement des gens au profit de ceux qui en font la commande.

Pourtant, il y a des moments dans l’Histoire où ils peuvent s’avérer salutaires. Pour ne prendre qu’un exemple, lors de la Première Guerre mondiale, la propagande gouvernementale fit circuler le mythe de la fleur au fusil, selon lequel les soldats partaient à la guerre avec enthousiasme. On sait maintenant, sur la base de recherches historiques menées plusieurs décennies après la guerre, que ce fut loin d’être le cas. De simples sondages d’opinion, à l’époque, auraient pu invalider cette idée rapidement.

L’utilité des sondages se manifeste aujourd’hui sur une autre question, celle du soutien au référendum d’initiative citoyenne (RIC), un dispositif institutionnel, pratiqué notamment par nos voisins suisses et allemands, qui permet à chaque citoyen de proposer des lois et de les voter directement, sans passer par leurs représentants.  Parce qu’il réduit le pouvoir des représentants au profit des représentés, ce dispositif est toujours très populaire parmi ceux qui n’ont pas voix au chapitre tout en étant comme considéré très dangereux par ceux qui disposent de tribunes et de pouvoir.  En particulier, les Gilets Jaunes en avaient fait leur fer de lance, et avaient butté contre l’opposition farouche du gouvernement et des parlementaires. Il est vrai qu’il était délicat d’ignorer cette revendication fin 2018 tant l’acronyme « RIC » fleurissait dans toutes les manifestations de France. Forcés d’en parler, nos représentants ont préféré proposer d’autres idées qui visaient vaguement à permettre aux citoyens de se prononcer sur des sujets triés sur le volet : un grand débat, une constituante, une convention tirée au sort, une démocratie locale… Bref, toutes sortes de formes d’expression des citoyens qui ont en commun de laisser intact le pouvoir des représentants au profit des représentés. 

Depuis que la répression gouvernementale a épuisé les manifestants, il n’est pas rare d’entendre que plus personne ne veut du référendum d’initiative citoyenne, puisqu’on n’en parle plus. La tentation est donc forte de reléguer le RIC à une sorte de revendication loufoque qui n’a duré que quelques mois, de façon à créer un nouveau mythe, celui du retour sur terre d’utopistes en colère.

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Bachaud Yvan
11 mois il y a

Mieux qu’un sondage…

Un citoyen tout seul pouvant consacrer à l’opération une centaine d’heures, peut prouver mieux que par un sondage, le soutien populaire dont bénéficie une de ses propositions au plan national. Car son résultat est vérifiable et obtenu auprès de citoyens qui ont eu le temps de s’informer et de recevoir les avis des candidats députés sur le secteur. qui sont sollicités par lui, l’initiateur.
Il faut choisir, n’importe où, un bureau de vote d’au moins 700 inscrits ayant voté à 2% près comme l’ensemble de la France aux législatives c ‘est à dire à 22,88% pour un candidat macroniste. On considère ce bureau comme « représentatif » de la situation politique de la législature.
On tire au sort 100 inscrits sur ce bureau, on envoie la liste aux candidats députés sur ce bureau avec la proposition sur laquelle on leur demande d’envoyer leur avis aux 100;
Huit jours après, on demande aux 100 de renvoyer le bulletin signé avec OUI ou NON .
Le boulot (qui peut très facilement se partager!)consiste à aller rechercher les bulletins non renvoyés par tous moyens. Car l’opération n’étant ( pas encore!) inscrite dans la loi les citoyens sont très négligents mais très coopératifs quand on les rencontre!

On ajoute aux 22,88% des inscrits du député macroniste, 10% de ce score 2,28 soit 25,16 % On considère que si on obtient 26 OUI sur les 100 ce sera un succès.

Si le score est très très fort cela pourrait faire bouger la majorité. Cela s’est vu au plan local…

Dans la proposition de loi de RIC-France. Le résultat sur 100 doit être confirmer sur l’ensemble du Bureau. Après validation par le Conseil constitutionnel, la proposition est alors mise en ligne sur le site du ministère de l’intérieur avec les autres dans ce cas.
Il n’y a qu’un RIC par an. Trois mois avant sa date, s’il y a plus de 10 propositions, un vote en ligne est organisé pour n’en garder que 10..
Pour que le résultat s’impose le oui doit l’avoir emporté avec 22,88% des inscrits +1;
Le CLIC

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