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Florian Philippot : « Europe : il faut briser la « conspiration du silence » ! »

Découvrez la réflexion de Florian Philippot dans son tout premier article pour Le Banquet.
Europe Florian Philippot

Crédits photo : Shutterstock

Dans son célèbre discours contre le Traité de Maastricht, prononcé à l’Assemblée nationale le 5 mai 1992, il y a 31 ans déjà, Philippe Séguin prophétisait avec éloquence que « 1992 [serait] littéralement l’anti-1789 ». Il eut malheureusement raison à plus d’un titre. Tant au regard des grands principes politiques et philosophiques portés par la Révolution française, effectivement piétinés, balayés et remplacés par d’autres, qu’au regard de l’impact de ces deux événements sur le cours de notre Histoire. En effet, il n’est pas exagéré de considérer 1992 comme l’année de décès de la France souveraine et démocratique.

« 1992 », « l’anti-1789 », « littéralement », jusque dans le bruit des évènements. Car si de la violence et du chaos de la Révolution naquirent les grands principes aux fondements de la République, nouvelle armature de la France, consacrant la souveraineté du peuple et son exercice par la Démocratie, c’est bien dans un silence entouré de non-dits que ces mêmes principes ont été renversés, et en un temps bien plus court qu’il n’en fallut pour les voir advenir. 

Il est intéressant de remarquer la temporalité dans laquelle s’inscrit le discours de Philippe Séguin. Il s’est ainsi écoulé à peu près autant de temps entre le Traité de Rome et son discours, qu’entre ce discours et nous. Or, tout ce que Philippe Séguin dénonçait en 1992, sur la manière dont le « projet européen » s’était construit et avait évolué, s’est depuis confirmé, répété et amplifié. L’Europe cauchemardesque de Maastricht s’est déployée dans toute son horreur : notre souveraineté nationale, et donc populaire, a été écrasée, aussi bien symboliquement (généralisation du « drapeau » européen) que concrètement ; une technocratie, aussi obscure que corrompue, décide désormais de toutes nos grandes politiques publiques, sans que cela ne soit réellement assumé par personne, et surtout pas par nos gouvernants, ni par les grands médias chargés d’animer et d’éclairer le débat public par une information honnête et objective.

« Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants, prend au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat, des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences» 

Cette citation de Philippe Séguin est saisissante de vérité. 31 ans plus tard, elle n’a pas pris une ride. Au contraire, toute notre actualité semble être le reflet de cette immense dissimulation de chaque instant. Les liens entre les événements ne sont jamais réellement faits, même lorsqu’ils sautent yeux : agriculture laminée par la PAC ; balance commerciale dégradée pour les Traités de libre-échange négociés par l’UE ; désindustrialisation accélérée par l’euro ; électricité renchérie dramatiquement par les règles absurdes du marché européen, etc. L’Europe qui a une main sur tout semble n’être responsable de rien. C’est la grande absente du débat politique français, si tant est que celui-ci existe encore. Pourtant, l’origine européenne de toutes les « réformes » entreprises par les gouvernements successifs depuis des décennies est établie, en particulier celles touchant aux services publics via les directives de libéralisation, en application des Traités européens, ou celles relatives aux droits sociaux (réforme du droit du travail, retraites, etc.) via des procédés plus indirects de type recommandations.  

L’actualité récente le montre très bien. Prenons la réforme des retraites. Oser dire en France qu’elle est une exigence de l’Union européenne vous vaut un quasi-procès en « fake news ». Pourtant, c’est bien la réalité : cette réforme fait officiellement partie des recommandations de la Commission européenne à la France dans le cadre de son programme de stabilité. Par le biais des « recommandations », la Commission européenne s’arroge en réalité un droit de regard sur toutes nos politiques, bien au-delà de celles relevant des compétences strictes de l’Union européenne. La subtilité selon laquelle une recommandation n’est pas une obligation ne tient évidemment pas, tant les leviers de pression sont multiples, officieux (marchandage sur d’autres dossiers, chantage aux subventions) ou officiels (procédure pour déficit excessif pouvant aboutir à des amendes se montant en points de PIB). La réalité politique est d’ailleurs sans appel : toutes les réformes exigées par Bruxelles finissent par être adoptées, bon gré mal gré, peu importe la mobilisation populaire, quand ce n’est par un gouvernement, alors par le suivant. 

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Cybio
7 mois il y a

Monsieur Philippot a rejoint le FN en 2011 au lieu de l’UPR qui existait depuis 2007, créé dans le seul but du Frexit : division.

Ensuite il quitte le FN et crée son propre parti au lieu de s’unir à l’UPR : division encore.

Et maintenant il nous explique que c’est Asselineau qui crée la division et refuse de s’allier aux autres souverainistes, alors que celui-ci les avaient tous invités à la Fête du Brexit …

Quelle rigolade !

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