Brigitte Giraud récompensée du prix Goncourt
Elle est la treizième femme à obtenir cette récompense suprême en cent vingt ans.
Le prix Goncourt a statué le jeudi 3 novembre et a récompensé le dernier ouvrage de Brigitte Giraud : Vivre vite.
“J’ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C’était inespéré et je n’ai pas flairé l’engrenage qui allait faire basculer notre existence. Parce que la maison est au cœur de ce qui a provoqué l’accident”.
Tel est le début de la quatrième de couverture de ce récit aux traits autobiographiques de la Lyonnaise, née en 1960 en Algérie française.
Dans Vivre vite, Brigitte Giraud parle de l’accident de moto qui a fauché son mari, Claude, en 1999.
Un ouvrage récompensé mais contesté
Disons-le : la récompense attribuée à Brigitte Giraud divise autant qu’elle réjouit.
Si certains voient, en effet, une occasion de récompenser un livre très personnel écrit par une écrivaine, d’autres auraient clairement préféré voir l’autre roman en compétition être couronné.
Face à Vivre vite se trouvait en effet Le Mage du Kremlin de Giuliano Da Empoli.
Grand favori de la compétition, ce dernier retranscrit l’ambiance du Kremlin et la psyché de Vladimir Poutine.
Un livre plus que jamais dans l’actualité !
La délibération finale s’est faite après pas moins de 14 tours de vote à l’issue desquels c’est finalement le livre de Brigitte Giraud qui s’est imposé…
… et ça n’a pas fait l’unanimité, au point que des membres du prix Goncourt eux-mêmes sont montés au créneau !
C’est le cas de Tahar Ben Jelloun, au couvert de François Nourissier depuis 2008, qui n’a pas hésité à déclarer au micro de RTL :
“La bienséance voudrait dire que je suis solidaire. Je ne suis pas du tout solidaire cette fois-ci. Je suis vraiment en colère, parce que nous avons fait une grave erreur. Le livre Le Mage du Kremlin est un grand livre qui nous éclaire sur l’époque. Et là, on s’est arrêté à un livre qui n’est pas mal, je n’ai rien contre Brigitte Giraud. Mais c’est un petit livre, il n’y a pas d’écriture”.
Giuliano Da Empoli a vendu 100 000 exemplaires de son Mage du Kremlin depuis avril, tandis que Vivre vite n’en est qu’entre 6 000 et 7 000 depuis août.