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Comprendre les NFT en 5 minutes

NFT : Vous avez sûrement déjà entendu ce nom, mais vous ne savez pas ce qu’il signifie ? On vous explique tout en 5 minutes !
NFT-Bitcoin

Toutes les semaines, Juste Milieu accueille de nouvelles plumes. Auteurs, experts, citoyens engagés… On vous laisse la parole pour réfléchir encore un peu plus !

Le problème de la crypto, c’est qu’on met du temps à comprendre les fondamentaux… 

… et quand on pense avoir compris ce que « Blockchain » ou « DeFi » signifient, il faut assimiler de nouveaux concepts surgis de nulle part. 

C’est à n’en plus finir. 

Heureusement, après vous avoir formé à la Blockchain et à la DeFi dans mes articles précédents, je m’attaque à la dernière tendance crypto…

Les NFT.

Vous avez sûrement déjà entendu ce nom, mais vous ne savez pas ce qu’il signifie ? 

Pour introduire la notion, sachez que c’est grâce à cette technologie que l’artiste Beeple a vendu son œuvre numérique « Everydays : The 5000 First Days » pour 69 millions de dollars : 

Everydays : The 5000 First Days est une « simple » image web.

C’est quoi, un NFT ?

NFT, c’est l’abréviation de « Non-Fungible Token ». En français, « jeton non fongible ».

Un jeton, c’est un actif numérique : les bitcoins et les ethers sont des jetons, par exemple. 

Des jetons fongibles.

Quand vous avez un bitcoin, c’est un bitcoin. Peu importe qui l’a miné, quand on l’a miné, qui l’a détenu… Comme pour un billet de banque : 10 €, c’est 10 €. Qu’importe le numéro de série imprimé sur le billet. 

C’est ça, « fongible » : chaque représentant de la catégorie « bitcoin » ou « billet de 10€ » peut-être remplacé par un autre sans que cela change quoi que ce soit.

Non-fongible, c’est l’inverse.

Un jeton non-fongible, c’est un jeton unique, qui a une identité propre. 

Contrairement à un bitcoin, un jeton non-fongible n’est pas interchangeable. 

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Définition express (quand vous avez compris ça, vous avez compris l’essentiel) 

Un NFT est un actif numérique unique. 

On le définit par ses 4 caractéristiques : 

– un créateur unique et identifié ;

– un identifiant qui lui est propre ;

– un propriétaire à l’instant T ;

– un contenu associé au jeton (image, vidéo, document…).

Un NFT, c’est donc un contenu ET son titre de propriété enregistré sur la Blockchain.

Qui paie pour des images format JPEG ? 

Ce qui est difficile à comprendre, avec les NFT, c’est qu’ils peuvent prendre des formes très diverses

Les plus connues sont : 

– les œuvres d’art numériques ;

– les contenus à collectionner ;

– les items de jeux vidéo.

Grâce aux NFT, vous pouvez être le propriétaire reconnu d’une œuvre d’art numérique, qu’il s’agisse d’une image, d’un son, d’une vidéo… 

Ainsi, même si l’image est copiée, reproduite et diffusée sur Internet, le registre (la Blockchain) stipule que VOUS en êtes le propriétaire. 

Cela rapproche l’art numérique du sérieux et des règles qui concernent l’art physique : il peut y avoir des copies d’un tableau connu, l’original vaudra toujours plus cher –  même s’il est impossible de distinguer les deux.

C’est pareil pour les NFT : vous pouvez posséder l’image au format JPEG, il vous faut le jeton pour être considéré comme son propriétaire. 

Dans l’art physique comme dans l’art numérique, c’est une question de conventions et de prestige social : l’œuvre copiée peut être exactement la même que l’originale… 

Mais il existera toujours des gens prêts à payer 100 fois plus cher pour détenir l’original d’une œuvre. 

Repensez à l’exemple que j’ai pris au début de cette lettre : l’œuvre Everydays : The First 5000 Days, de l’artiste numérique Beeple est un NFT… qui a été vendu pour 69 millions de dollars.

Ça peut vous sembler dingue, mais quand vous achetez un tableau de maître, vous payez pour quelque chose d’aussi intangible qu’une image web

Car ce n’est pas le cadre ni la peinture qui coûte cher, c’est le génie à l’œuvre – peu importe le format dans lequel il s’exerce. 

Le retour des cartes Pokémon

Concernant mon deuxième exemple, les contenus à collectionner, rappelez-vous la folie des cartes Pokémon, au début des années 2000… 

C’est la même chose, sauf que chaque carte est unique, virtuelle et enregistrée sur la Blockchain.

Ainsi, il y a des séries de NFT, des collections 100 % numériques qui s’échangent à prix d’or. 

Un créateur produit une série limitée de NFTs, tous différents, mais appartenant tous à la même collection… puis il les met en vente, et chacun d’entre eux s’échange, le prix de chaque NFT évoluant indépendamment des autres.

La collection CryptoPunks, composée de 10 000 personnages en Pixel Art, est l’une des plus populaires.

Ces collections peuvent être de simples images à détenir, comme les CryptoPunks, qui se rapprochent de l’art numérique tel qu’on l’a vu plus haut… 

Mais d’autres collections ne sont pas seulement des œuvres à accumuler ou à échanger – il peut y avoir une dimension ludique. 

C’est le cas, par exemple, des CryptoKitties

C’est une collection de petits chats numériques, qui se collectionnent comme les CryptoPunks… mais qui sont aussi les protagonistes d’un jeu vidéo Blockchain où l’on peut les élever et les faire se reproduire pour créer de nouveaux CryptoKitties. 

Ainsi, la valeur du CryptoKitty que vous possédez est corrélée au nombre de joueurs, mais aussi à la rareté ou à la popularité de ses caractéristiques (couleur, poils, taille…), compte tenu qu’elle seront possiblement transmises au nouveau petit chat numérique que vous allez engendrer en le faisant se reproduire. 

Ce qui nous conduit à la troisième utilisation ultra-populaire des NFT : le jeu vidéo.

Le jeu vidéo à l’heure de l’hyper-individualisation 

Quand un jeu vidéo est « branché » à la Blockchain comme c’est le cas de CryptoKitties, les possibilités de monétisation et de personnalisation sont extrêmement vastes.

Ainsi, de nouveaux jeux comme Aurory ou Axie Infinity vous font acheter vos personnages, qui sont uniques, avant que vous puissiez jouer avec eux.

Tout, dans un jeu vidéo, peut être commercialisé et mis aux enchères sous forme de NFT : un personnage, des caractéristiques, de nouvelles options de personnalisations, de nouveaux objets, de nouvelles quêtes, de nouvelles extensions du jeu… 

Désormais, dans l’univers ultra-standardisé des MMORPG (jeux de rôle massivement multijoueur), chacun peut se singulariser, apporter à son personnage une touche unique, que les autres ne pourront pas copier… 

C’est pourquoi l’univers du jeu vidéo, qui est la première industrie du divertissement au monde, est concernée au premier chef par le développement des NFT. 

Mais nous n’avons vu ici qu’une toute petite partie de ce qui est rendu possible par les NFT. Le pan ludico-artistique.

Car il y a des débouchés largement plus concrets pour les NFT…

Les applications « sérieuses » de la technologie NFT

Le monde de la billetterie est chamboulé par l’apparition des NFT. 

Ainsi, des billets d’avion ou des places de concert peuvent désormais être émis sous forme de NFT : on associe la prestation (votre place dans l’avion ou dans la salle de concert) à votre identité, et on enregistre le tout dans la Blockchain

Impossible de vous voler ni d’usurper votre identité : vous scannez le QR code du NFT à l’entrée, en plus de présenter votre pièce d’identité.

Cela permet aussi de revendre votre place, en exécutant un smart contract qui changera l’identité associée à la prestation sitôt qu’un certain montant vous sera envoyé : plus d’enchères « au noir », mais un marché secondaire qui peut se réguler tout seul.

C’est aussi l’occasion de simplifier l’immobilier : un NFT peut tout à fait contenir un acte de propriété, qui vous désigne comme possesseur d’un appartement, d’une maison, d’une parcelle de terrain… 

La blockchain a le potentiel de supprimer agents, banques, notaires et avocats pour ce qui est des échanges de biens. 

C’est aujourd’hui plus une question d’usages et de pression de la part de ces intermédiaires dispensables qui ralentit le développement et l’adoption massive des NFT et smart contracts pour s’échanger de pair à pair la propriété d’un bien. 

D’une manière générale, les NFT permettent de tokéniser (c’est-à-dire, associer à un jeton la propriété d’un bien) de nombreux actifs du monde réel et de combattre les contrefaçons ou les problèmes de traçabilité

Quand le secteur de la logistique et des chaînes d’approvisionnement aura sérieusement compris le potentiel des NFT, on les utilisera partout.

Leur seule limite, désormais, est celle de la reconnaissance dans le droit. 

Comme pour les questions d’imposition, la reconnaissance des NFT comme actes de propriété est encore inexistante, et vous savez à quel point les structures publiques peuvent être sujettes à l’inertie

En attendant, si vous souhaitez acheter des NFT, je vous recommande les plateformes les mieux établies comme Rarible, OpenSea ou SuperRare.

Qui est Marc Schneider ?

Marc Schneider est le fondateur d’Argo Éditions, une entreprise d’édition financière et de recherche en investissement. Sa newsletter gratuite réunit chaque semaine plus de 60 000 lecteurs. 

Ancien Risk Manager, Marc aide ses lecteurs à comprendre les rouages de l’investissement en bourse et en cryptomonnaies pour prendre en main leur avenir financier. 

Sa newsletter traite de sujets variés : nouvelles technologies, cryptomonnaies, psychologie de l’investissement ou encore géopolitique… avec un dénominateur commun : comprendre le monde qui nous entoure pour mieux gérer ses finances

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Eric
Eric
2 années il y a

Grosses différences entre un tableau et une copie parfaite: 1) la copie n’est jamais parfaite, 2) le tableau a été fait de la main de l’artiste et la copie par quelqu’un d’autre. Dans le cas d’une « œuvre numérique », la copie est parfaitement identique à l’original, à l’exception du token qui ne change strictement rien à l’apparence et à la perception de l' »œuvre ». En outre comme l' »œuvre » n’a pas de réalité physique, on peut considérer que la copie qui est parfaitement identique au pixel près et l’original ont tous les deux été réalisés par l' »artiste ». Bien plus que pour la détention d’une œuvre physique, le token est juste un artifice invisible qui n’est là que pour flatter l’égo de son détenteur. Dan ce monde numérique encore beaucoup plus que dans l' »ancien » monde, vanitas vanitatum, et omnia vanitas… Pauvre monde…

Marc Deborde
Marc Deborde
2 années il y a
Répondre à  Eric

Commentaire vraiment pertinent…le monde fout le camp…on sombre dans le virtuel et la transaction contrôlée…

Jej
Jej
2 années il y a
Répondre à  Eric

Toutes les oeuvres d’art qui se vendent a prix d’or (NFT ou pas) ne sont la que pour flatter l’égo de leurs acquéreurs. Bien souvent les collection privées sont d’ailleurs exposées dans des musés, ce qui ne laisse finalement aucun avantage d’usage de l’oeuvre au propriétaire par rapport au péquin moyen qui visite le musée… Même pour une toile de maitre originale, la propriété n’amène finalement au propriétaire que le prestige et l’affichage de son rang social et le plaisir de posséder. On peut trouver ça bien ou moche (ou très illusoire comme médium d’accès au plaisir/bonheur/épanouissement) mais les NFT ne changent rien à l’affaire. C’est donc là un débat sur la monétisation de l’art et la propriété privée, et sur l’illusion de l’épanouissement par la possession…. Nulle doute donc que les NFT ont de beaux jours devant eux !

Lokossou
Lokossou
2 années il y a

Bonjour,

Les NFT c’est un peu comme des copyrights mais version Internet ?

Christophe GUYONNEAU
Christophe GUYONNEAU
2 années il y a

En fait, ces NFT sont à l’image de ce monde, totalement débiles et déjantés.
Une NFT à mes yeux, a un goût de MST, car j’aurais alors franchement l’impression de me faire enc, si je devais en acheter.
Tiens, ça me donne une idée : je vais faire une photo de mon sexe, que je vendrai ensuite sous forme de pixels. Je devrais dans ces conditions devenir riche très rapidement, étant donné l’énormité de l’organe suggéré, et la petitesse des pixels…
Ce n’est pas plus con que vendre 120 000 € une banane scotchée à un mur…
Ou un pet de Youtubeuse américaine, enfermé dans un pot de confiture vide, vendu « seulement » 50 000 dollars ! Et elle en a vendu !
Il y a des abrutis pour acheter ça, je n’en reviens pas, c’est à désespéré de l’espèce humaine…
Je mets bientôt la photo pixellisée de mon sexe, en vente sous forme de NFT.
D’ici là, je vais essayer de ne pas attraper de MST…

Pierre
Pierre
2 années il y a

Ne dit-on pas qu’il faut vivre avec son temps ! Tout ou presque se collectionne et de là devient objet de troc. Ce qui est passion pour certains est débile pour d’autres… Souvenons nous des premiers cabinets de curiosités dont les objets, vu leur rareté, donc leur cherté, n’étaient montrés qu’au tout premier rang des intimes, viendront progressivement constituer les collections des musées ouverts au plus grand nombre. Comparaison (avec les NFT) n’est pas raison: l’attribution de telle oeuvre physique à tel grand maitre (par exemple de la peinture) n’est pas toujours chose aisée, il en est de même entre l’originale et la copie, même avec les moyens modernes d’analyses dont nous disposons aujourd’hui, les querelles d’experts en art pictural, s’il le fallait, sont là pour le démontrer.

Eric
Eric
2 années il y a
Répondre à  Pierre

L’attribution des œuvres pose effectivement problème pour des choses très anciennes. Pour des œuvres plus récentes, c’est plus rare. Mais pour poursuivre sur l' »escroquerie intellectuelle » de certaines formes d’art, je ne citerai que Jeff Koons (et pourtant ce n’est pas de l’art numérique dopé aux NFT). Ce monsieur, champion du plagiat, a finalement réalisé assez peu d’œuvres lui-même puisque ce sont ses petites mains qui font le boulot à sa place dans ses ateliers. Comme quoi, avec un bon marketing, on peut vendre n’importe quoi à n’importe quel prix.

Pierre
Pierre
2 années il y a
Répondre à  Eric

Votre dernière remarque vaut pour la quasi totalité des grands ateliers, d’hier et d’aujourd’hui, où vient ce former l’arpète qui, avec plus ou moins de temps et beaucoup de chance, laissera peut être son nom dans l’histoire de l’art. Les NFT, si le gout prend et qu’il subsiste, aura aussi son histoire…, et ses « mécènes ».

lionel2
lionel2
2 années il y a

Je me demande où je suis . Sur « JUSTE MILIEU » ou sur « ARGO EDITIONS » de Marc Schneider ?
Alors voyons voyons, je sélectionne … je copie / colle…..et …—> https://juste-milieu.fr/wp-content/uploads/2022/02/ARGO_blablabla
Il est où le Rémy qui nous affirme être un média « Libre » sans pub ni subvention ? Le Rémy qui ricane sur les mensonges de nos politicards ? Montrerait-il son vrai visage en rejoignant les « et en même temps » ?
Je n’ai rien contre Argo Editions ni contre M. Schneider, c’est le mélange des genres qui me choque, on ne peut pas dénoncer le mensonge en mentant soi-même.
« JUSTE MILIEU. L’actualité…le mensonge en moins », mouais, ‘faudrait peut être revoir le logo ?

A propos des NFT :
Quelqu’un se souvient-il de la crise des subprimes …. des fonds de pensions américains ? Ces « caisses de retraites » pourries made in USA sont très très impliquées dans les NFT et n’auront aucun scrupule à recommencer leurs magouilles destructrices si elles y trouvent le moindre bénéfice. Et comme toujours « malheur aux vaincus !  »
Renseignez vous.

Annhya04
Annhya04
2 années il y a
Répondre à  lionel2

Faire appel à un sachant sur un sujet n’est pas se dévoyer mais juste s’assurer que les propos seront digne de crédit…personne ne maitrise tout! Peut être l’article est il donné gratuitement et la publicité lui permet de se faire connaître auprès de lecteurs qui voudraient approfondir…le lecteur reste libre de le faire ou pas.
cela ne retire rien à Rémy pour le travail qu’il fournit pour nous informer et nous faire rire!
cependant ce sujet et très sérieux et technique et il est compréhensible de faire appel au décodage d’un « expert » en la matière! pas grand chose de choquant là dedans…
Juste Milieu devient une vraie entreprise , il est bien normal pour la diversifier de faire appel à des partenaires, je ne vois pas de « mensonges » là dedans…tant que c’est bon pour la culture et l’ouverture d’esprit!

Miriama Kunkelova
Miriama Kunkelova
2 années il y a

Il serait bon de rappeler l’impact écologique exorbitant de cette saleté. Pour générer un NFT c’est l’équivalent de 800 km en bagnole!

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