Pourquoi l’impression 3D industrielle va changer le monde
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PH : Cette technologie connaîtra la plus forte croissance d’ici 2030 : apprenons à la connaître !
Le grand fonds d’investissement technologique ARK Invest a récemment publié son rapport annuel sur les futures tendances.
Tous les ans, ce rapport nous donne une idée, en général assez claire et détaillée, de ce à quoi ressemblera l’avenir.
Dans ce nouveau rapport, c’est surtout ce schéma qui a retenu toute l’attention :
Sur la ligne du haut, vous avez la taille des différents secteurs évalués en 2020, sur celle du bas, les projections pour 2030. Les chiffres au milieu sont les taux de croissance annuels moyens pour chaque secteur.
Le secteur qui va croître le plus rapidement est celui de la robotique, avec 51 % de croissance annuelle moyenne…
… mais quand on creuse le rapport ARK Invest, on constate que parmi les sous-domaines de la robotique, celui qui va croître le plus vite de tous, c’est l’impression 3D industrielle avec près de 60 % de croissance annuelle moyenne.
60 % de croissance annuelle sur 10 ans, cela représente une augmentation de 10 885 %… donc, de quoi transformer 100 € en 10 985 €.
Mais au fond, à quoi sert la 3D industrielle ?
Plutôt que de vous donner une réponse exhaustive, prenons 3 exemples d’application de la 3D industrielle : vous comprendrez probablement l’infinité de secteurs qu’elle est en train de transformer.
Production d’urgence : des centaines d’Italiens sauvés
Souvenez-vous au début de la pandémie : en Europe, c’est l’Italie qui a trinqué en premier.
Les hôpitaux de Lombardie, dans le nord du pays, ont été saturés de malades en réanimation et rapidement, certains équipements vitaux ont commencé à manquer.
Ainsi, de nombreux malades ne pouvaient pas être branchés sur respirateur à cause d’une pénurie de valves. Ce sont des pièces qui nécessitent un certain degré d’usinage : on n’en fait pas apparaître par magie.
Or, à défaut de magie, c’est la 3D industrielle qui a fait des miracles : en 24h, les ingénieurs de la start-up Isinnova ont imprimé plus d’une centaine de valves pour équiper les hôpitaux où il en manquait.
Les ingénieurs ont reçu félicitations et remerciements de la part du ministère italien de la Recherche et de l’innovation…
Mais avant tout, ils ont sauvé des vies grâce à l’impression 3D, qui permet de modéliser n’importe quel objet physique sur logiciel et le produire dans une variété extraordinaire de matériaux, en un temps record.
Imaginez toutes les applications qui découlent de cette capabilité stratégique hors-normes : entre autres choses, sur des zones de guerre ou de sinistre, cela permettrait d’imprimer du matériel médical à la demande…
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Coloniser la Lune avec des imprimantes 3D : le projet fou (mais très sérieux) de la NASA
Le gros point bloquant, dans la conquête spatiale, c’est qu’envoyer du matériel dans l’espace coûte extrêmement cher.
Le prix du kilo mis en orbite varie de 1 500 à 1 00 000 $ selon ce que l’on envoie et qui s’en charge.
Or, la conquête spatiale n’est pas une futilité : nous ne sommes plus à l’ère de la Guerre froide, où il fallait marquer les esprits et triompher du camp d’en face dans la course aux étoiles.
Aujourd’hui, l’espace est un champ d’investigation pour tester des technologies de pointe, produire de l’énergie différemment, et bien entendu collecter des ressources utiles à l’activité humaine sans dégrader notre environnement.
Sur la Lune, de nombreux minerais rares et de l’hydrogène suscitent de très fortes convoitises. Mais pour les exploiter, il faut évidemment y être, sur la Lune.
Cela nécessite des bâtiments viables, une colonie de long-terme et de nombreux équipements. C’est précisément là que ça coince : le coût pour envoyer autant de matériel dans l’espace est aberrant… on parle de milliards de dollars, rien que pour la matière première !
C’est à ce moment-là que les ingénieurs de la NASA ont conçu un plan hors du commun : ils n’allaient pas envoyer du matériel dans l’espace… mais des imprimantes 3D industrielles !
Il faut les imaginer comme des chars d’assaut : d’énormes blocs d’acier pourvus de bras mécaniques complexes, montés sur des chenilles.
Un fois à destination, ces imprimantes géantes pourront sillonner la lune et collecter la régoltihe, c’est-à-dire la poussière caractéristique qu’on trouve à la surface de la Lune.
Cette poussière peut servir de matière première pour toutes les constructions humaines indispensables à l’établissement d’une colonie lunaire.
La poussière lunaire peut servir de matériau avec la même fiabilité que du béton sur Terre, à condition qu’on la transforme.
Or, l’impression 3D industrielle, ça n’est pas juste des logiciels de modélisation et des machines. C’est aussi un ensemble de découvertes avant-gardistes dans le génie des matériaux. Et il se trouve que la régolithe se transforme aisément en matériau imprimable et superposable grâce à deux technologies de pointe : la pulsation par infrarouge, et la fusion par faisceaux d’électrons.
Ce projet est intégré au programme Artémis, un des programmes phares de la NASA qui vise à ramener l’Homme sur la Lune avant 2025.
Bien entendu, les imprimantes 3D montées sur chenilles, téléguidées et capables de récolter et transformer le matériau avec lequel elles vont produire, ça n’est pas qu’une avancée pour coloniser la Lune…
C’est une technologie qui nous permettra de viabiliser des zones dangereuses pour l’Homme, qu’on parle de l’Antarctique ou du désert, voire bien au-delà.
Imaginez qu’il faille retourner à Tchernobyl pour sceller à nouveau le sarcophage de béton…
La biofabrication : vers un changement de civilisation ?
La biofabrication est un terme un peu aseptisé pour parler d’une révolution digne des plus grands chefs d’œuvre de la science-fiction : reproduire le vivant.
Ainsi, la biofabrication nous permettrait de créer des organes de remplacement pour greffer des malades, ou des aliments complets sans tuer d’animaux…
La clé de cette technologie, c’est la bio-impression, c’est-à-dire la production artificielle de tissus biologiques.
La matière première, ce sont les cellules.
Elles sont cultivées dans des structures stériles à l’intérieur d’une machine de bio-impression 3D, certaines sont transformées en hydrogel, qui devient la « bio-encre » avec laquelle on imprime des organes.
D’autres, comme les cellules cardiaques ou endothéliales, sont « reprogrammées » pour devenir des cellules souches pluripotentes, qu’on mélange à de la bio-encre.
Pour l’heure, le chantier des scientifiques concerne la vitesse à laquelle ils peuvent produire des tissus humains, et la quantité qu’ils peuvent produire à partir d’un minimum d’hydrogel.
Aujourd’hui, on peut imprimer des cœurs humains fonctionnels, qui ressemblent à des cœurs de lapin, mais le cœur humain taille réelle, « greffable » en l’état, n’est pas encore accessible.
Pour l’heure, les organes ne peuvent pas fonctionner au-delà de quelques minutes et conservent une taille inférieure à leur taille réelle dans un corps humain…
… mais à mesure que l’on améliore la résolution des imprimantes, notre génie des matériaux et notre compréhension des cellules, l’écosystème avance avec un horizon bien défini :
Le remplacement des organes fatigués par des organes neufs, imprimés en 3D à partir des propres cellules du patient.
À ce stade, la question scientifique est presque réglée : nous savons que le développement des technologies à l’œuvre jusqu’au point où ce sera techniquement possible se fera.
Les questions qui se posent à présent sont plutôt d’ordre éthique et philosophique.
Qui est Marc Schneider ?
Marc Schneider est le fondateur d’Argo Éditions, une entreprise d’édition financière et de recherche en investissement. Sa newsletter gratuite réunit chaque semaine plus de 60 000 lecteurs.
Ancien Risk Manager, Marc aide ses lecteurs à comprendre les rouages de l’investissement en bourse et en cryptomonnaies pour prendre en main leur avenir financier.
Sa newsletter traite de sujets variés : nouvelles technologies, cryptomonnaies, psychologie de l’investissement ou encore géopolitique… avec un dénominateur commun : comprendre le monde qui nous entoure pour mieux gérer ses finances.
La guerre froide n’était pas une course à l’espace ! C’était une excuse, un paravent pour financer la recherche et le développement de missiles balistiques longues portée sans que le peuple américain ne puisse s’y opposer. C’est pour ça que le directeur historique de la NASA était le SS–Sturmbannführer Wernher von Braun, qui est l’un des principaux ingénieurs qui permettent le vol des fusées allemandes de type V2.
Von Braun n’est pas blanc-bleu mais ce qu’il cherchait à construire avant tout c’était la « rocket Mars ».
Le contexte de l’époque a transformé une recherche pacifique en engin de mort.
C’est bien connu : tout développement technologique va dans le sens de plus d’humanité
La guerre dans l’espace avec encore plus de gadgets que dans les jeux vidéo ! Aaaah !
Ça commence à me gonfler chérot ces pages de pub’ pour Argo Éditions !
A quand une tribune pour emmanuel macron ?