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La face cachée du père des JO : Pierre de Coubertin

Racisme, misogynie, antisémitisme, découvrez la face cachée du père des JO.
Jeux olympique face cachée

Crédits photo : Shutterstock

Citius, Altius, Fortius – Communiter” : “Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble”.

Ces derniers temps, combien de fois n’avons-nous pas entendu cette célèbre devise, à l’heure où les Jeux olympiques, puis paralympiques, de Paris 2024 viennent de se refermer. Et si je vous disais que cette devise cache une (très) sombre origine ?

Pierre de Coubertin, célébré comme le père des Jeux Olympiques modernes, est une figure centrale du sport international. Son nom est resté comme le synonyme de l’idéal olympique, avec ses valeurs d’amitié, de respect et d’excellence. Cependant, derrière cette image de visionnaire éclairé se cachent des aspects beaucoup moins reluisants de sa personnalité et de ses convictions. 

Racisme, antisémitisme et sexisme sont des termes rarement associés à Coubertin dans les récits habituels mais, une fois n’est pas coutume, votre serviteur vous invite à partir à la découverte des facettes les plus sombres du père des Jeux olympiques. Médaille d’or de la réécriture historique ?

Quelques éléments de contexte

Pour bien comprendre les comportements passés de Pierre de Coubertin, il est essentiel de replacer ses actions et ses écrits dans le contexte de son époque. Un peu d’honnêteté intellectuelle ne fait jamais de mal. 

Né le 1er janvier 1863 à Paris et mort à Genève le 2 septembre 1937, Pierre de Coubertin est élevé dans une France marquée par la défaite de 1870 contre l’Allemagne. Après avoir écarté une carrière militaire pour se diriger vers des études en sciences politiques et en droit, Coubertin se rend à plusieurs reprises outre-Manche. Il se prend alors de passion pour les sports anglo-saxons (aviron, boxe, équitation, escrime, rugby)[1]. Rapidement, c’est un sacerdoce : Coubertin se destine à l’amélioration du système éducatif français, notamment à travers la promotion du sport. En novembre 1887, Coubertin intègre la direction de l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques. Pour l’anecdote, en passionné de rugby depuis son séjour outre-Manche, c’est Pierre de Coubertin qui dessine en 1892 le bouclier de Brennus, célèbre trophée remporté chaque année par le champion de France de rugby [2]. Quelques années plus tard, en 1894 lors d’une séance solennelle restée célèbre [3], Coubertin évoque pour la première fois le “rétablissement des Jeux olympiques”. Il défend alors l’idée que la toute première édition puisse se tenir à Paris en 1900, en raison de l’exposition universelle. Finalement, les premiers Jeux olympiques modernes se tiennent à Athènes, en Grèce, en 1896. Qu’importe, le but de sa vie est atteint : Coubertin, devenu président du Comité international olympique en 1896, laisse une trace indélébile dans l’histoire du sport comme étant celui à qui l’on doit le rétablissement des Jeux olympiques, depuis leur apparition au VIIIème siècle avant Jésus-Christ en Grèce antique.

Il est important de rappeler que Pierre de Coubertin évolue alors dans une société où les idées de supériorité raciale et d’infériorité des femmes étaient bien plus courantes qu’aujourd’hui, sans contrepoids idéologique majeur. Le but de ce rappel n’est pas de chercher à excuser quoi que ce soit, simplement d’insister sur l’évolution des mœurs au fil du temps sur ces questions-là. Quoi qu’il en soit, force est de constater que Pierre de Coubertin demeurait très engagé, assurément trop comme vous allez le voir, dans la promotion de certaines de ces idées. Autant dire que, d’un contexte propice à l’existence de ces idées dans la société jusqu’à leur défense assidue et prosélyte, il y a un pas allègrement franchi par notre personnage du jour…

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Juste Mensuel octobre 2024

Cet article est issu du numéro d’octobre 2024 de Juste Mensuel.

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Sources :

[1] Pierre de Coubertin et l’escrime de Gérard Six, Éditions Autres talents, 2013
[2] “Histoire”, LebouclierdeBrennus.com
[3] “Jeux olympiques. Le manifeste de Coubertin vendu pour la somme record de 8,8 millions de dollars”, Ouest-France, le 19 décembre 2019

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