Jean-Luc Mélenchon et la franc-maçonnerie : histoire complexe
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C’était un sujet tabou pendant des années.
Mais après plusieurs décennies de silence, le leader de La France Insoumise a bien été obligé de le reconnaître…
Retour sur un épisode mal connu de la carrière de Jean-Luc Mélenchon.
Une rumeur solide, des années de démenti
C’était un bruit, une rumeur fort répandue dans le Tout-Paris.
Jean-Luc Mélenchon, l’indéboulonnable leader de gauche, serait connu de longue date comme franc-maçon.
En 2010, un article du Parisien ébruitait pour la première fois cette rumeur aux oreilles du grand public.
Voici ce que l’on peut y lire : « Initié depuis plus de vingt-cinq ans, Mélenchon est un habitué de la loge Roger Leray, au siège du Grand Orient de France, rue Cadet à Paris. « Il est même couvreur : c’est l’officier chargé de garder la porte du temple. Il vérifie notamment que ceux qui y pénètrent sont bien des frères. Il est très scrupuleux sur le respect du rituel et de la tradition », révèle l’un des membres de cette loge« .
François Koch, journaliste pour L’Express, n’avait cessé de marteler cette information au fil de ses articles.
Fin octobre 2018, à la suite des perquisitions au siège de LFI, Koch n’y va pas par quatre chemins : il intitule son article « Mélenchon menacé de suspension chez les francs-maçons« , et on peut lire dans le chapô de l’article : « Le leader de la France insoumise est visé par une procédure interne au Grand Orient de France« .
Pourtant, Jean-Luc Mélenchon a démenti son appartenance au Grand Orient de France pendant des années.
En 2011 sur le plateau de France Info, un journaliste lui demande s’il est allé donner une conférence au siège du GODF en tant qu’invité ou en tant que membre.
Réponse claire : « Ça, ça ne vous regarde pas« .
Mélenchon enchaîne : « Que ce soit l’appartenance à la maçonnerie, ou à la religion, je pense qu’un élu ne doit pas montrer quelque chose à ce sujet […] Moi je n’aime pas faire des réponses de cette nature. J’ai été trotskiste pendant trois ans. Et je me suis payé trente ans de notule « ex-trotskiste ». Donc si un jour je dis « Je suis franc-maçon », on va marquer « franc-maçon, ex-trotskiste »« .
L’officialisation de la rumeur
L’information va prendre de l’ampleur en 2012 avec la sortie d’une biographie : Mélenchon le plébéien signée Lilian Alemagna et Stéphane Alliès.
Contacté par les auteurs de l’ouvrage, Jean-Luc Mélenchon se confesse : « J’y suis entré en 1983« . Il raconte avoir été initié par une connaissance, membre du PS à l’époque, Jean-Claude Ramos, qui adhérait pour sa part à une loge du côté de l’Essonne. Mélenchon poursuit : « Je pense alors un peu naïvement que je vais trouver un endroit hors du temps, hors de l’espace, où on va débattre des pures idées« .
Pour autant, l’animal politique se distancie de la franc-maçonnerie auprès des auteurs : « C’est une aventure assez lointaine. Je n’ai jamais eu le temps d’y aller deux fois par mois. Mais j’y suis resté fidèle, je donne ma cotisation« .
Une maigre fidélité qui lui aura tout de même permis des coups de pouce, notamment en 2004 avec son élection comme membre du bureau du Sénat. Claire Lise Campion, sénatrice de l’Essonne, raconte : « Il a pété son score avec tous les franc-maçons qui lui ont apporté leur soutien« .
Vrai divorce ou éloignement de façade ?
Après 2017, les relations se sont tendues entre Jean-Luc Mélenchon et le monde de la franc-maçonnerie française.
Déjà, en mai 2017 après l’élection d’Emmanuel Macron, Le Point révélait qu’une plainte « était sur le point d’être déposée » du fait que certains franc-maçons jugeaient le refus de Mélenchon de donner une consigne de vote à l’entre-deux-tours entre Le Pen et Macron comme « incompatible avec les valeurs de la franc-maçonnerie« .
En 2018, le comportement du leader LFI lors de la fameuse perquisition avait beaucoup fait parler dans les rangs franc-maçons.
Sa suspension avait été évoquée un temps, avant que la rumeur ne désenfle, comme l’affirmait un article de L’Express du 29 novembre 2018 : « Finalement, les franc-maçons gardent Mélenchon« .
Depuis, la démission de Mélenchon du GODF a été évoquée, notamment en 2020 après que les relations se sont tendues entre les deux parties.
Cette démission reste difficile à sourcer : seul un article publié le 6 mars 2020 sur Hiram.be (présenté comme « Le blog maçonnique« ) l’évoque. On y apprend que « Le fondateur de la France insoumise a lui-même démissionné de sa loge de la première obédience maçonnique de France […] un texte du responsable politique, en décembre 2019, accusant le Crif de « communautarisme » a notamment été le dernier mot décidant de ce divorce ».
Depuis, difficile d’en savoir plus sur la réalité de cette démission et la disparition réelle ou factice des liens entre Jean-Luc Mélenchon et la franc-maçonnerie.
De futurs épisodes à venir ?
Pour aller plus loin
Découvrez dans notre dossier « La Franc-Maçonnerie dans la politique française » :
- Le secret bien gardé de Jean-Luc Mélenchon
- Ce que Jacques Chirac ne disait pas sur son grand-père
- Emmanuel Macron, le plus discret des franc-maçons ?
Je serais plutôt porter à croire que son appartenance à la franc-maçonnerie est un plus, plutôt qu’une tare. Quand on sait tout ce que la République doit à la franc-maçonnerie …
Des indices me laissent penser que Macron serait plus que F.M.
Mais attention, je suis super complotiste donc pas crédible du tout, rassurez -vous.
Mais bon, la chouette sur le T.shirt ? Ce gars est un provocateur.
la franc-maconnerie ouvre TOUTES les portes à ses membres. Mais comme tout pacte avec le diable, on y perd son ame (si on en a une…..) et ça explique beaucoup de « renvoi d’ascenseur » même les plus inexplicables…..