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Hospitalo-centrisme : erreur stratégique majeure dans la gestion de la crise du Covid

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Crédits photo : Shutterstock

Extrait de l’article Hospitalo-centrisme : erreur stratégique majeure dans la gestion de la crise du Covid de Laurent Mucchielli paru dans le Juste Mensuel n°3 (Janvier 2022)

En France comme dans de nombreux autres pays occidentaux, le pouvoir politique a dès le départ commis une erreur fatale : l’hospitalo-centrisme. Cette erreur procède d’un aveuglement, d’un entêtement et finalement d’un enfermement dans une stratégie qui ne pouvait qu’échouer tant les causes de cet échec étaient contenues dans ses termes mêmes. 

L’essentiel est ceci : la « stratégie » thérapeutique du gouvernement a consisté à décréter arbitrairement qu’il n’y avait pas de parade médicale à la Covid, à désarmer ainsi les médecins généralistes en leur disant de se contenter de donner du paracétamol aux malades, et à ces derniers d’appeler le SAMU en cas de détresse respiratoire afin d’être hospitalisés. C’est donc une stratégie faisant délibérément reposer toute la charge et toute la pression de la gestion de l’épidémie sur l’hôpital public. 

Or, dans le même temps, le gouvernement n’a cessé de dire qu’il redoutait un encombrement des services hospitaliers et n’a cessé de faire de la statistique du nombre de personnes placées en réanimation le premier critère d’évaluation de la gravité de la situation ainsi que la principale justification de sa politique autoritariste (confinements et couvre-feux à répétition, état d’urgence perpétuel, obligation vaccinale déguisée, etc.). 

Il est plus que surprenant (et dramatique au regard des conséquences) que quasiment personne parmi nos « élites » ne semble avoir compris qu’une telle stratégie ne pouvait qu’échouer car elle portait une contradiction dans les termes. En toute logique, l’on ne devrait pas pouvoir soutenir en même temps que seul l’hôpital va soigner les malades et que l’on a peur que l’hôpital soit débordé. 

Cet hospitalo-centrisme constitue la faute originelle de tous ces gouvernements qui, à l’instar de la France, ont donc prétendu maîtriser la gestion d’une épidémie sur la seule base d’une administration placée sous leurs ordres, au mépris des professionnels de terrain et des intervenants de première ligne que sont en France les quelque 105 000 médecins généralistes et, derrière eux, les quelques 140 000 infirmier·e·s libéraux.

Cette faute originelle fut en réalité gravissime pour trois raisons. 

D’abord parce que, en France comme dans de nombreux pays occidentaux, l’hôpital public a été tellement dégradé par les gouvernements successifs depuis une quarantaine d’années qu’il est depuis longtemps à bout de souffle. 

Ensuite parce que les professionnels de terrain ont toujours constitué la première ligne de défense sanitaire face aux épidémies. 

Enfin parce qu’en saturant les services d’aide médicale d’urgence (SAMU) et les hôpitaux avec les malades du Covid, ils ont contraint ces derniers à ne plus accueillir et à déprogrammer toute une série d’autres prises en charge hospitalières cruciales, laissant des milliers d’autres malades se dégrader à domicile. Détaillons un peu ces points essentiels.

Maltraitance organisée du service public de la santé

Depuis la fin des années 1970, les gouvernements français successifs n’ont cessé de vouloir aligner le fonctionnement du service public hospitalier sur celui de l’entreprise privée. 

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Cet article est issu du numéro de janvier de Juste Mensuel.

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