Gaza : Yadan et Bergé veulent interdire le mot « génocide »

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Shoah, Arménie, Rwanda : utiliser le terme de « génocide » pour qualifier ces tragédies, c’est accepté.
Mais pour Gaza ? C’est non.
En 2024, une proposition de loi portée par Caroline Yadan (députée Renaissance), avec le soutien chaleureux d’Aurore Bergé, ministre de l’Égalité, visait à interdire l’usage du mot « génocide » pour décrire la situation à Gaza.
Le motif ?
Dénoncer un génocide à Gaza, « c’est une falsification historique », estimait Aurore Bergé ce mardi 22 juillet sur Franceinfo.
L’avocat Patrick Klugman, soutien actif de la proposition, commente : « Quand je vois qu’on retourne le génocide contre Israël, je me dis, on est en train de basculer, tout est retourné » lors d’un interview sur i24NEWS le 20 juillet dernier.
Les mots interdits, nouvelle passion macronienne
Évidemment, des voix s’élèvent dans la sphère médiatico-politique !
Aymeric Caron (député LFI) a, pour sa part, dénoncé une atteinte grave à la liberté d’expression.
Et il n’est pas seul à tiquer : l’ONU et Amnesty International évoquent ouvertement la possibilité de crimes pouvant relever du qualificatif de “génocide” à Gaza.
Mais visiblement, en Macronie, ce n’est pas à la justice ou au droit international de trancher, c’est au Parlement…
Le problème ? La loi Gayssot, qui punit déjà la négation des crimes contre l’humanité, existe bel et bien.
Mais là, on cherche à aller plus loin : rendre certains mots illégaux selon qui les prononce et contre qui ils s’appliquent.
Quand les mots deviennent plus menaçants que les actes, il est peut-être temps de s’inquiéter.
Dans cette version 2.0 de la liberté d’expression, on peut penser ce qu’on veut… tant qu’on ne le dit pas.