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Comment interpréter le naufrage du parti historique de la gauche ?

Naufrage Parti socialiste

Crédits photo : Shutterstock

Extrait de l’article Comment interpréter le naufrage du parti historique de la gauche ? d’Alexandre Langlois paru dans le Juste Mensuel n°3 (Janvier 2022)

En politique, la gauche trouve son origine dans l’habitude prise, en 1789, par les membres de l’Assemblée constituante opposés au veto royal de Louis XVI, de se regrouper à gauche de l’hémicycle. Aujourd’hui encore, à l’Assemblée nationale et au Sénat, les élus qui prônent dans leurs discours des changements en faveur des classes sociales les plus modestes, siègent à gauche des présidents de ces assemblées. 

Pour l’anecdote : La République En Marche (LREM) a des élus à la fois à gauche et à droite du président de l’Assemblée nationale, à cause de leur nombre important de députés élus en 2017, sans pour autant pouvoir être identifiés par rapport à ce classement « gauche, droite » ce mouvement transparti étant notamment composé de nombreux transfuges… voire d’opportunistes. 

Dans l’imaginaire collectif les valeurs défendues par la gauche sont la justice sociale, l’égalité, la solidarité, l’humanisme, la laïcité. Oui dans l’imaginaire collectif, car dans la réalité la gauche est une notion fourre-tout où peuvent se juxtaposer :

– une gauche révolutionnaire, emmenée par Lutte Ouvrière ou le Nouveau Parti Anticapitaliste ;

– une gauche marxiste, pilotée par le Parti Communiste Français ;

– une gauche réformiste et revendicative, guidée par Jean-Luc Mélenchon et La France Insoumise ;

– une gauche se voulant pragmatique, respectueuse des équilibres économiques, conduite par le Parti Socialiste ;

– une gauche caviar rassemblant des « élites » de gauche arrivées au pouvoir en utilisant la colère sociale, pour réaliser leurs propres objectifs, dont Anne Hidalgo est un parfait exemple, quand elle déclare dans une séquence vidéo de 2019 : « Et c’est génial, on découvre Paris, je découvre Paris, aussi, avec le taxi. Donc merci à toutes et tous […] Et moins il y aura de voitures particulières et plus les gens prendront le taxi, donc on est ensemble. Merci ».

Il y a eu des tentatives d’union de la gauche, dont les plus marquantes auront été le Front populaire en 1936, le programme commun aboutissant à l’élection de François Mitterrand en 1981 et la gauche plurielle du gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2002.

Pourtant, rien n’y fait… jusqu’au naufrage que nous pouvons observer aujourd’hui !

Le Parti Socialiste : de Jaurès au vide sidéral

Les origines du Parti Socialiste (PS) remontent à la création de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) par Jean Jaurès en 1905. Depuis cette époque, la déclaration de principes est le texte gravant dans le marbre les valeurs fondamentales, déterminant l’action du Parti. La première déclarait en 1905 :

« Le Parti Socialiste est un parti de classe qui a pour but de socialiser les moyens de production et d’échange, c’est-à-dire de transformer la société capitaliste en une société collectiviste ou communiste, et pour moyen l’organisation économique et politique du prolétariat. Par son but, par son idéal, par les moyens qu’il emploie, le parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n’est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte des classes et de révolution. »

Après la Seconde Guerre mondiale en 1946, le Parti réaffirme son but révolutionnaire et ses convergences avec les communistes sur un grand nombre de points :

« Le caractère distinctif du Parti Socialiste est de faire dépendre la libération humaine de l’abolition du régime de la propriété capitaliste qui a divisé la société en classes nécessairement antagonistes, et créé pour l’une la faculté de jouir de la propriété sans travail, pour l’autre l’obligation de vendre son travail, et d’abandonner une part de son produit aux détenteurs du capital. »

En 1969 quand la SFIO devient le Parti Socialiste, la déclaration confirme la continuité de l’engagement révolutionnaire :

« L’utilisation des réformes implique que l’on ait conscience de leur valeur et de leurs limites. Le Parti Socialiste sait toute la valeur des réformes qui ont déjà atténué la peine des hommes et, pour beaucoup d’entre eux, accru leurs capacités révolutionnaires. Mais il tient également à mettre en garde les travailleurs, la transformation socialiste ne peut pas être le produit naturel et la somme de réformes corrigeant les effets du capitalisme. Il ne s’agit pas d’aménager un système, mais de lui en substituer un autre. » 

En 1981, le PS arrive au pouvoir avec François Mitterrand grâce au programme commun poursuivi avec les communistes. Le gouvernement de Pierre Mauroy mène une politique de relance et met en place les réformes issues des 110 propositions du nouveau président de la République : abolition de la peine de mort, augmentation du SMIC, minimum vieillesse, minimum des allocations familiales, passage au 39 heures, retraite à 60 ans, nationalisation…

Mais rapidement s’amorce dès 1982, le tournant de la rigueur qui sera effectif en 1983. La première trahison du PS n’aura pas pris plus de deux ans. En effet, l’économie est mondialisée et pendant que la France s’essaye à la relance, Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher en Grande-Bretagne pratiquent des politiques de rigueur extrême.

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Cet article est issu du numéro de janvier de Juste Mensuel.

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tarzan
tarzan
2 années il y a

Le mouvement transparti est par définition totalitaire vous vous demandez quel est sont programme? le voici : « A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !  » kessler denis ancien représentant du MEDEF .

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