Service national universel : la nouvelle arnaque du gouvernement ?
Alors que les débats autour de la réforme des retraites ont monopolisé l’attention, un autre sujet, puisé dans le premier programme présidentiel d’Emmanuel Macron, est réapparu dans les médias et à l’Assemblée nationale : le Service national universel ou SNU.
De quoi parle-t-on ? Remplaçant le service militaire historique supprimé par Jacques Chirac en 1996, ce SNU a été créé en 2019 et s’exerce sur la base du volontariat pour les jeunes de 15 à 17 ans de nationalité française et avec l’accord parental. Un séjour de 12 jours hors du département d’origine est proposé à chacun des participants. L’objectif serait de rendre le SNU obligatoire dès 2024 dans six départements, puis d’élargir cette obligation à l’échelle nationale en 2026 [1].
Si l’on peut saluer l’initiative d’un remplacement du service militaire pour un format plus “léger” mettant en valeur la dimension sociale, il faut dire que la réalité est toute autre : sur Internet, des vidéos ont circulé, montrant l’organisation d’un flash-mob à la fin d’un séjour de SNU. Un service militaire de la danse et du divertissement donc ? Difficile à dire. Mais face à ces éléments, les questions autour du SNU se sont multipliées… Comment éviter un rejet massif des personnes ciblées pour ce qui s’apparente, en l’état, à un incompréhensible croisement entre le service militaire et la colonie de vacances ? Autre interrogation : avec un tel engagement financier, quel est l’objectif réel du gouvernement avec cette initiative ?
1. Les origines et valeurs du SNU
Revenons en 2017 lors de l’élection présidentielle : dans son programme, Emmanuel Macron annonce la mise en place du Service national universel. Très vite, les interrogations vont bon train tant la proposition dénote avec l’image assumée et assénée d’un candidat progressiste et bien dans son temps. Le but de son service militaire new age ? “Proposer un séjour de cohésion” selon les termes du site officiel du SNU [2].
Le président de la République a bien mis à exécution cette promesse de campagne, et ce dès 2019. Trois grandes phases permettent ainsi de structurer le Service national universel, tel que le chef de l’État l’a imaginé : une première phase avec un séjour en internat, une deuxième consistant en une mission d’intérêt général et une dernière (optionnelle) d’engagement volontaire, entre 16 et 25 ans.
Malgré l’effet d’annonce, et depuis son lancement en 2019, le SNU peine à convaincre les jeunes : l’année de sa création, il a rassemblé 2 000 jeunes et près de 15 000 en 2021 selon le ministère de l’Éducation nationale [3]. En 2022, alors que le gouvernement se targue d’avoir réuni près de 40 000 personnes, plusieurs médias, comme La Provence, n’en évoquent que 32 000 [4]. Un résultat bien loin des 50 000 personnes espérées et attendues par le gouvernement…
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Sources :
[1] https://www.francetvinfo.fr/societe/education/service-national-universel/le-ministere-de-l-education-nationale-souhaite-rendre-le-service-national-universel-progressivement-obligatoire-des-septembre-2024_5687180.html [2] https://www.snu.gouv.fr/ [3] https://www.education.gouv.fr/service-national-universel-lancement-du-sejour-de-cohesion-de-juin-pour-17-000-jeunes-341453 [4] https://www.laprovence.com/article/france-monde/1887268385461616/la-generalisation-du-snu-sujet-inflammable-a-nouveau-en-question [5] https://www.youtube.com/watch?v=KwxVWvqlsio&ab_channel=EmmanuelMacron [6] https://www.challenges.fr/france/un-rapport-senatorial-etrille-le-service-national-universel_848032 [7] https://www.lepoint.fr/politique/la-generalisation-du-snu-sujet-inflammable-a-nouveau-en-question-03-03-2023-2510754_20.php