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« Porte de Banksy » volée au Bataclan : le procès est ouvert

Banksy

Crédits photo : Lucile Goudron / SIPA)

Mercredi 8 juin, le procès des voleurs de The Sad Young Girl, l’œuvre de Banksy, s’est ouvert à Paris. Dédiée aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, elle avait été volée en 2019. 

Les audiences se sont terminées vendredi et le verdict est attendu pour le 23 juin. 

Rappel des faits

En juin 2018, Banksy, le street artist mondialement connu pour ses œuvres engagées, réalise une série d’œuvres au pochoir à Paris. Parmi elles se trouve La Jeune fille triste, peinte sur une des issues de secours du Bataclan.

6 mois plus tard, dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019, la porte est découpée à la disqueuse et volée. Il faudra attendre juin 2020 pour qu’elle soit retrouvée par les carabiniers italiens… non pas chez un collectionneur d’art, mais dans une ferme des Abruzzes.

Aujourd’hui, 3 voleurs et 5 receleurs présumés – dont un soupçonné d’avoir commandité le vol – comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris pour vol aggravé et recel. 

A l’issue des audiences, vendredi dernier, le ministère public a requis contre sept des huit accusés des peines d’emprisonnement allant de 18 mois à 4 ans. 

Pour le commanditaire présumé, la procureure de la République Valérie Cadignan a demandé une peine de 6 ans de prison (dont trois fermes) et 150 000€ d’amende. 

Le tribunal devrait rendre son verdict le 23 juin prochain. 

Hommage et mémoire

Cette affaire, bien évidemment, n’est pas qu’un simple vol. Il s’agit aussi de traiter le caractère symbolique de la porte.

Lors du réquisitoire, le ministère public a rappelé que The Sad Young Girl est avant tout un hommage aux victimes des attentats. La procureure a d’ailleurs qualifié le vol de « comportement de charognards » et a insisté sur l’irrespect dont les accusés ont fait preuve en essayant de tirer profit de cette œuvre.

Les avocats de la défense, quant à eux, ont expliqué que les voleurs présumés n’avaient pas conscience de cette valeur symbolique et qu’ils n’avaient pas fait le lien entre l’œuvre et les attentats.

La Justice tranchera sur la probabilité de cette ignorance. 

Conserver et protéger

Quoiqu’il en soit, l’affaire a soulevé la question de la protection et de la conservation de cet hommage. 

Les propriétaires des murs du Bataclan et la Ville de Paris – qui gère son fonds d’exploitation – se disputent en effet la propriété de la porte. 

La mairie voudrait que l’œuvre lui revienne afin qu’elle puisse l’exposer dans un musée ou un mémorial consacré aux victimes. Ils craignent que la porte, dont le prix est estimé entre 500 000 et 1 million d’euro, ne soit vendue.

Les propriétaires des murs du Bataclan, quant à eux, estiment que la porte fait partie intégrante du bâtiment, et donc leur revient de droit. 

Ils souhaitent qu’elle soit remise en place afin que tous puissent venir se recueillir devant cette œuvre peinte sur une des issues de secours qui ont permis aux spectateurs de s’enfuir lors des attentats. 

Si Banksy ne s’est pas exprimé sur le sujet, la justice a déjà tranché deux fois : la porte appartient aux propriétaires du Bataclan.

La Ville de Paris, cependant, conteste la décision. La Cour de Cassation devrait donc intervenir dans quelques mois. 

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