Macron et la dette : quand l’État devient un guichet automatique

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Un État transformé en distributeur automatique pour les plus riches et les grandes entreprises…
Voilà, en résumé, le constat dressé par plusieurs économistes et journalistes à propos de la politique menée depuis 2017 par Emmanuel Macron.
Derrière le vernis de la « start-up nation » tant vantée par Jupiter dès son arrivée au pouvoir, les belles promesses ont laissé place à un modèle qui nourrit les inégalités et gonfle la dette publique.
Découvrez l’enquête de l’équipe Juste Milieu.
L’État guichet : chèques en blanc pour les grands groupes
C’est un constat qui a été établi notamment par le sociologue Jérôme Fourquet dans une tribune pour Le Figaro publiée le 12 mai 2024.
L’État macroniste fonctionne comme un « guichet » distribuant aides, exonérations fiscales et subventions sans contrôle réel sur leur efficacité.
La statistique fait froid dans le dos : entre 2017 et 2022, plus de 200 milliards d’euros d’aides publiques ont été versées aux entreprises, d’après les données publiées en juillet 2025 par une commission d’enquête sénatoriale sur « l’utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants« .
Problème : peu d’évaluations sérieuses ont, jusqu’à présent, mesurer l’impact de ces aides sur l’emploi ou la compétitivité.
« On signe des chèques à l’aveugle », résument pour Le Monde dans un article du 12 septembre 2025 les économistes Matthieu Aron et Caroline Michel-Aguirre qui ont publié, le 11 septembre 2025, Le Grand détournement, un essai économique dédié à cette question brûlante.
Des cadeaux fiscaux aux plus riches
Côté fiscalité, là encore, le bilan d’Emmanuel Macron n’est pas des plus réjouissants…
… enfin, ça dépend pour qui !
Les mesures phares mises en place ces dernières années sont bien connues : suppression de l’ISF en 2018, flat tax sur le capital, allègement des impôts de production.
Résultat : les 0,1 % les plus riches ont vu leurs revenus nets croître de 25 % depuis 2017.
Dans le même temps, la dette publique a franchi les 3 200 milliards d’euros en 2025, soit près de 110 % du PIB.
La classe moyenne (encore) grande perdante
Comme le relayait Marianne dans un article du 3 juillet 2025, les classes moyennes sont les grandes sacrifiées de cette politique.
« La classe moyenne voit son pouvoir d’achat stagner, ses enfants s’exiler, ses repères vaciller » notait dans ce même article des militants de La Fonderie du réel, un « collectif de dirigeants, de hauts fonctionnaires et de professionnels venus du terrain« .
Ni bénéficiaires des « chèques » aux entreprises, ni éligibles aux minima sociaux, elles se retrouvent coincées entre impôts locaux qui augmentent et services publics qui reculent.
Le constat est accablant : les ménages du « milieu » ont vu leur niveau de vie stagner depuis 2017, pendant que les 10 % les plus riches ont largement profité des réformes.
Un modèle assumé, mais à quel prix ?
C’est peut-être le pire dans tout ça…
Emmanuel Macron défend sa ligne : il faut « libérer l’investissement » et « attirer les talents ».
Mais pour beaucoup, l’équation est claire : l’État s’endette, les inégalités explosent, et la cohésion sociale se délite.
La « start-up nation » ressemble de plus en plus à une caisse enregistreuse au service de quelques-uns.
Et quand la facture arrivera, devinez qui paiera ?
Pas les actionnaires, mais bien le contribuable ordinaire. Comme toujours.