Giorgia Meloni : la victoire d’une Marine Le Pen italienne ?
Alors que la situation politique en Italie est plus que jamais chaotique…
… un nom occupe les devants de la scène !
Ce nom, c’est celui de Giorgia Meloni, cheffe du parti Fratelli d’Italia, d’ores et déjà pressentie pour devenir la prochaine Première ministre du pays après le départ de Mario Draghi.
Avec 24 % des intentions de vote d’après une enquête de l’Institut SWG le 18 juillet 2022, Meloni rayonne en attendant le vote finale qui devrait potentiellement couronner l’alliance des droits dont elle fait partie, avec la Ligue de Matteo Salvini et Forza Italia de l’inusable Silvio Berlusconi.
Retour sur cette femme politique que beaucoup de personnes comparent à une Marine Le Pen italienne…
… à tort ?
Un parcours auréolé de succès
Adhérente à 15 ans à l’organisation de jeunesse du Mouvement social italien (le MSI fondé en 1946 par d’anciens dignitaires du régime de Benito Mussolini), membre du conseil de la province de Rome à 21 ans, députée à 29, ministre de la Jeunesse sous Berlusconi à 31 ans…
On peut parler d’ascension éclair sans trembler du museau !
Meloni s’est aussi distinguée par son refus passé de rallier le gouvernement d’union nationale de Mario Draghi.
Un choix qui s’est avéré payant, en témoigne sa trajectoire récente !
Une Le Pen à l’italienne ?
Finalement, ça n’est pas si évident !
Alors certes, les points communs entre Meloni et Le Pen fille sont, eux, assez évidents.
Déjà, on passera sur les comparaisons physiques qui n’ont que peu d’intérêt dans le but de pousser l’analyse un peu plus loin que les pages d’un hebdo people.
Défense de la civilisation européenne, rejet de l’islam, scepticisme autour du projet européen…
Giorgia Meloni avait marqué l’opinion avec cette déclaration, lancée en 2019 lors d’un discours sur la plage San Giovanni à Rome : « Je suis une femme, je suis une mère, je suis chrétienne. Vous ne m’enlèverez pas ça. Nous défendrons Dieu, la patrie et la famille contre l’islamisation, faites-vous une raison !«
Du Le Pen dans le texte…
… ou presque !
D’autres points communs se trouvent encore assez facilement.
Alors que son accession au pouvoir ne relève désormais plus de la légende, Meloni fait l’objet des mêmes attaques que ce que l’on peut observer en France à l’encontre de Marine Le Pen, cette fameuse « diabolisation » et désormais l’accusation de « dédiabolisation ».
Ce à quoi Meloni répond sans ambages : « J’ai lu que la victoire de Fratelli d’Italia aux élections de septembre conduirait à un désastre, à un tournant autoritaire, à la sortie de l’Italie de l’euro et à d’autres absurdités de ce genre. Rien de tout cela n’est vrai !«
De fait, cette dédiabolisation critiquée par certains médias italiens s’appuie peut-être sur encore moins d’éléments qu’en France.
D’autant que Meloni n’a jamais caché son refus de soutenir Marine Le Pen, avec qui la comparaison commence à dater.
Justement, Meloni trouve son homologue française « trop diabolisée » d’après un article du Parisien du 16 août 2022. On peut parler de prise de distance !
Et les différences ne s’arrêtent pas là…
« Pro-occidentale, pro-américaine »
On a connu des politiciens autoritaires davantage tournés vers les intérêts de leur pays !
Giorgia Meloni se définit elle-même comme « pro-occidentale et pro-américaine, elle a condamné sans ambiguïté l’invasion russe et soutient l’envoi d’armes à l’Ukraine« , d’après Marc Lazar, historien et spécialiste de la politique italienne.
Proche du leader hongrois Viktor Orban et longtemps élogieuse vis-à-vis de Vladimir Poutine, Giorgia Meloni a tôt fait de changer son fusil d’épaule.
Celle qui s’affiche désormais en « partisane de l’OTAN » d’après un article de L’Obs du 26 juillet dernier se distingue donc massivement de l’image conservatrice et recroquevillée vers eux-mêmes que l’on peut construire médiatement au sujet de personnalités politiques présentées comme étant d’extrême droite et/ou autoritaires.
Comme quoi…
… tous les chemins ne mènent pas à Rome !