Draw My Economy « Nouveau fiasco : la politique de la Ville à la dérive »
Ah, les émeutes dans les quartiers sensibles et les centres-villes, un spectacle inattendu et gratuit pour égayer nos journées !
De toute évidence, ces regrettables événements ont permis de mettre en évidence au moins une chose : l’efficacité époustouflante de la politique de la Ville. Avec autant d’argent public investi – plus de 117 milliards d’euros depuis 2010, oui, vous avez bien lu – on pourrait s’attendre à des feux d’artifice de réussite et d’harmonie sociale. On se retrouve plutôt avec des feux de barricades !
Pour ce qui est de la communication du gouvernement, elle est tellement minimaliste que l’on se demande s’ils ont embauché un mime pour la gérer. Le Président, lui, est sans doute trop occupé à jongler avec les décisions, jongler avec les priorités, et jongler avec les critiques pour faire un choix clair sur l’orientation à prendre. Tout ce que j’ai compris pour le moment, c’est qu’on allait mettre encore plus d’argent. Le gouvernement a un mantra, une maxime qu’il suit avec rigueur et méthode : « Je dépense donc je suis ».
Face à un tel bilan, une question se pose : combien exactement a-t-on déjà dépensé pour ces sauvageons espiègles qui jouent aux mortiers d’artifices avec les policiers et dévalisent nos magasins ? Tentons d’y répondre dans les lignes qui suivent.
Finances publiques : un incroyable labyrinthe
Selon le programme P.147, consacré au budget de la politique de la Ville, les sommes semblent relativement raisonnables, avec « seulement » 598 millions d’euros pour l’année 2023. C’est quand même l’équivalent du budget de l’Assemblée Nationale… Mais attention, c’est précisément ici que ça devient intéressant ! Si on se plonge dans le document de politique transversale « Ville », annexé au PLF annuel, on découvre que la Cour des comptes a utilisé sa baguette magique pour faire apparaître des montants encore plus mirifiques.
Et là, c’est le grand spectacle : tout le monde met la main à la poche ! Les crédits budgétaires de plusieurs ministères y passent, les dépenses fiscales font leur tour de piste avec de moindres recettes pour l’État et les collectivités territoriales, sans oublier les dotations plus ou moins fléchées à ces collectivités, les fonds européens font leur numéro acrobatique, et même la Caisse des dépôts et consignations a sorti ses prêts du chapeau !
Au bout du compte, si on rassemble tous les billets épars, on arrive à un chiffre ahurissant : près de 9,98 milliards d’euros mobilisés hors programmes de rénovation urbaine. Dans le détail, cela nous donne :
- pour l’année 2023, les dépenses budgétaires sur le champ 2019 s’élèveraient à environ 5,4 milliards d’euros ;
- à cela s’ajoutent 1,2 milliard d’euros de dépenses fiscales ;
- 2,7 milliards d’euros de DSU (Dotation de solidarité urbaine) en faveur des collectivités locales dans le cadre du PSR (Péréquation de solidarité rurale) ;
- 100 millions d’euros de dotations spécifiques pour la politique de la Ville ;
- 350 millions d’euros provenant du fonds de solidarité des communes d’Île-de- France ;
- enfin, 200 millions d’euros supplémentaires qui proviennent des fonds européens.
Tout cela soulève une question sérieuse : avec autant d’argent brassé dans le chapeau magique de la politique de la Ville, pourquoi ne voit-on pas plus de résultats concrets ?
La « Politique de la ville » ne serait-elle pas plutôt investie sur les Smarts Cytis (4500 déjà en France !)
Les « feu des émeutes ne serait-il pas une « révolution de couleurs » des pentans de Swaab ? 🤔
Je viens de découvrir le C40 cities, je vous invite à en faire de même : https://www.c40.org