Alexis Poulin : « La France des révoltes »
Ce fut facile pour le parti unique, représentant de l’ordre injuste, de blâmer immédiatement la France Insoumise pour les émeutes de juillet 2023. Tout aussi facile, pour le génie Macron de rejeter la faute sur la violence des jeux vidéo encore plus facile, pour le gouvernement, de nier le racisme dans la police ou les violences policières.
La dérive est longue, lente et inéluctable, allant jusqu’à rendre certains Français fous de peur, au point de demander l’intervention de l’armée et le déclenchement d’une guerre civile.
La peur rend con, elle est un des moteurs de la politique d’Emmanuel Macron depuis sa tragique première élection. « Nous sommes en guerre », contre un virus, contre la Russie, contre tout, et surtout contre les libertés et l’État de droit.
Le mépris et le racisme sont à l’origine de bien des maux de la société française. S’ajoute à cela un président inexpérimenté, novice en politique et ultra violent, qui a choisi de maltraiter tout un pays pour le faire entrer dans le moule d’une idéologie surannée et liberticide.
Il faudrait aujourd’hui appeler au calme une population qui se réjouit de tout brûler et de piller dans une allégresse désarmante, n’ayant pas peur de la confrontation avec des unités d’élite. Qui peut penser qu’un quelconque appel au calme, de Mbappé ou de Michel Drucker soit entendu ?
Comme à son habitude, Emmanuel Macron privilégie l’incohérence et refuse de décréter l’état d’urgence tout en choisissant des mesures idoines, de quoi habilement brouiller les pistes et éviter le caractère légal et contrariant de cet état d’urgence (« don’t follow the rules » est la devise du président).
Le premier réflexe de ce gouvernement pris par la surprise a été la censure des réseaux sociaux et ce afin d’éviter la contagion, enfin, surtout afin d’éviter une information impartiale et complète sur la réalité des violences.
Ces émeutes sont le fruit d’une société brutalisée, malmenée, où les anciens premiers de corvées du Covid sont toujours les perdants et les humiliés. Ce qui surprend et affole le plus la classe bourgeoise, c’est la violence décomplexée des émeutiers, miroir de la violence décomplexée des rentiers.
Certains nantis voudraient nous faire mourir au travail pour notre bien, tandis que l’État se réduit à peau de chagrin pour devenir un organe de contrôle et de surveillance. Qu’attendre du corps social maltraité ? Qu’il accepte son destin de misère ? Visiblement oui, c’est le projet.
Il est ridicule de voir ceux qui refusent le débat par leur politique violente, être en train de quémander la paix et le calme afin d’avoir un débat serein. Il y a des morts, des blessés, des innocents qui perdent leurs biens, mais visiblement, comme souvent en France, il n’y a pas de responsables.