Israël revendique la frappe qui a tué Anas al-Sharif, Al-Jazeera dénonce un ciblage

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La mort du reporter Anas al-Sharif illustre la fracture entre la version israélienne et celle des défenseurs de la presse.
Anas al-Sharif, Mohammed Qreiqeh, Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal, Moamen Aliwa et Mohammad al-Khaldi.
Dimanche 10 août, une frappe israélienne a tué six journalistes à Gaza, dont Anas al-Sharif, figure incontournable d’Al-Jazeera.
L’armée israélienne a revendiqué l’attaque, affirmant qu’il « se faisait passer pour un journaliste » et dirigeait une cellule du Hamas.
La chaîne qatarie, elle, parle d’« attaque ciblée » contre une tente de presse près de l’hôpital al-Shifa.
Selon Reporters sans Frontières, ces journalistes rejoignent la liste de près de 200 autre tués depuis le 7 octobre 2023.
Comme le rappelle Le Nouvel Obs du 11 août 2025, l’ONG accuse Israël de viser sciemment la presse et de s’appuyer sur des accusations non étayées.
L’ombre de la censure et des précédents
RSF dénonce un « assassinat revendiqué » et attend une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.
L’ONG souligne que ce procédé n’est pas nouveau.
- En juillet 2024, Ismail al-Ghoul et Rami al-Rifi, deux autres reporters d’Al-Jazeera avaient été tués dans une frappe revendiquée par Israël, accusant le premier d’être un « terroriste ».
- En janvier 2024, Hamza al-Dahdouh et Moustafa Thuraya avaient été tués dans une frappe alors qu’ils étaient en mission pour la chaîne, Israël les avait présentés comme « des agents terroristes ».
Benyamin Netanyahou avait déjà interdit la chaîne sur son territoire en mai 2024, alimentant un conflit de longue date avec le réseau qatari.
Pendant ce temps, la presse internationale reste quasi absente de Gaza, filtrée par un système d’accréditations « embed » sous contrôle militaire.
Israël promet désormais d’« autoriser » plus de journalistes internationaux…
…mais toujours sous son contrôle.
Quant aux reporters gazaouis, leur accréditation est payée au prix fort.