Manuel Valls revient : il en veut à Zemmour !

La hyène qui voulait devenir Lion

Une hyène depuis longtemps servait sous un blaireau,
Qui, hésitant et veule, portait comme oripeau,
Une vieille pelisse de lion, par les ans ravagée.
La bête puante s’était elle-même aussi couverte
De la peau douce et frisée d’un agneau peu âgé,
Mais sous les tendres boucles, la gueule était ouverte.
Tourmenté par l’envie, le charognard cruel,
Avait du mal ma foi, à cacher l’appétit
Qui lui rongeait le foie dégoulinant de fiel,
De s’emparer du trône et d’y mettre ses petits.
Le peuple n’en pouvait plus, écrasé par ses princes,
Qui promettaient merveilles et matins qui enchantent,
Mais ne livraient aux pauvres, enserrés dans leurs pinces,
Que de lourdes souffrances et des heures qui déchantent.
La Hyène débarrassée du monarque éreinté,
S’en vint par les campagnes les dents à peine masquées,
Pour promettre bonheur, richesse, félicité,
Aux gens saigné à blanc, sans cesse matraqués.
Les menteurs, en ces temps, étaient tellement nombreux
Qu’ils tenaient sans rougir les mêmes faux langages,
Les promesses identiques issues de lieux ombreux,
Qui flattaient leurs egos et vantaient leur ramage.
La Hyène, jamais en reste, souriait à qui mieux mieux,
Ravalant sa colère et maîtrisant sa rage,
Pour se faire adorer et élire comme un dieu
Mais les dents acérées menaçaient l’avenir,
Et le vil charognard attendait la victoire
Pour enfin se venger et Peuple circonvenir
Atteindre l’apogée et côtoyer la gloire…

Quand on est la chair fraîche offerte en sacrifice,
Et si l’on peut choisir les dents qui nous déchirent,
Ma foi, il faut penser, pour calmer notre ire,
A la vie, bien plus tard, réservée à nos fils.