« Capitalisme de la solitude » : bienvenue dans le business de l’isolement

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On pensait que la solitude, c’était juste une affaire de cœur brisé ou de dimanche pluvieux devant Netflix.
Eh bien non !
D’après une étude de la Fondation Jean Jaurès publiée le 29 août 2025, la solitude est devenue un vrai fait social, qui pèse sur la santé, l’économie et même la politique.
Et devinez quoi ? Elle rapporte gros… mais pas à vous !
Quand l’isolement fait tourner la machine
Quelques chiffres pour se faire une idée plus précise du phénomène : en France, 12 % des plus de 15 ans sont considérés comme isolés au point de n’avoir quasiment aucun contact régulier avec d’autres êtres humains.
En 2010, c’était 9 %. Et côté “ressenti”, c’est pire : en 2024, 31 % des Français déclaraient se sentir seuls, contre 25 % en 2018.
Le pompon ? Les jeunes : 40 % des 18-24 ans disent souffrir de solitude chronique.
Résultat : la solitude rend malade.
Risques cardio-vasculaires, dépression, conduites à risque…
Certains chercheurs comparent même ses effets à 15 cigarettes par jour.
Et comme si ce sombre tableau ne suffisait pas, cette misère profite à une économie numérique qui se gave de nos écrans : réseaux sociaux, applis de rencontre, livraisons de repas pour dîner seul devant la télé, etc.
Un marché florissant, pendant que la collectivité paie l’addition à coup de milliards en dépenses de santé.
Et maintenant, on fait quoi ?
L’étude rédigée par Paul Klotz, expert spécialisé dans la condition de l’individu contemporain, propose carrément la création d’un “service public du lien social”.
Des lieux conviviaux labellisés, des médiateurs chargés de détecter l’isolement, et même une aide financière pour ceux qui n’ont pas les moyens d’aller au sport ou de rejoindre une asso. Bref, recréer des espaces où on se parle pour de vrai, pas en visio !
Parce qu’au fond, la vraie question est simple : veut-on continuer à laisser la solitude devenir le business le plus rentable du siècle…
… ou se donner les moyens de refaire société ?
Tout cela sans oublier une réflexion fondamentale : une société composée d’individus isolés (ou « archipélisés » comme le dirait le sociologue Jérôme Fourquet) est peut-être la forme de société la plus facile à manipuler…