Vote de confiance : le piège de François Bayrou

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Bayrou ne trébuche pas : il tend un piège et attend que l’Assemblée s’y engouffre.
Je n’aurais jamais pensé vous dire ça, mais Bayrou a fait un coup de maître…
Le 25 août 2025, le Premier ministre a annoncé un vote de confiance sur son plan d’austérité en conférence de presse.
Vote de confiance qui devrait avoir lieu le 8 septembre prochain à l’Assemblée nationale.
Marque de mépris pour les uns, premier pas bienvenu pour les autres à en juger par les réactions individuelles recueillies dans un article du Figaro de ce 26 août 2025, cette annonce pourrait avoir tout d’un piège redoutable.
Voter pour, c’est assumer le fardeau impopulaire de la rigueur ; voter contre, c’est porter la responsabilité du chaos budgétaire.
Un plan d’austérité présenté comme inévitable, un Parlement contraint de choisir entre se renier ou s’effondrer, et un président qui laisse son allié jouer le mauvais rôle…
…ce qui semblait être une fin de partie pourrait bien se révéler être une victoire (mais certainement pas pour les Français) !
L’art du piège en trois actes
Selon nous, Bayrou ne se contente pas de poser la question de confiance : il construit un véritable piège en trois temps !
D’abord, anticiper une motion de censure que toutes les oppositions, de LFI au PS en passant par le RN, menacent déjà de déposer.
En posant lui-même la question de confiance, il préfère offrir la corde pour mieux s’en libérer.
Ensuite, l’objectif est d’occuper la scène médiatique avant le mouvement annoncé pour le 10 septembre, histoire de confisquer l’attention.
Le calendrier, savamment choisi, réduit considérablement la fenêtre de tir des contestataires.
Enfin, tout est fait pour gagner du temps, avec l’ombre d’un nouveau Premier ministre à l’horizon (qui, après tout pourquoi pas, pourrait être Gabriel Attal histoire de tuer son éventuelle candidature pour 2027 dans l’œuf)…
… et une crise parlementaire entretenue comme une bonne vieille routine de la Macronie !
À noter également que si les marchés sanctionnent la France à cause de l’instabilité actuelle, l’austérité deviendrait inévitable.
En bref, la récente déclaration de François Bayrou semble bien plus machiavélique que prévu…