Une stratégie d’investissement facile pour les débutants
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Quand on démarre en Bourse, on aimerait bien que quelqu’un nous dise exactement quoi acheter, à quel prix, dans quelles proportions, et à quelle fréquence.
Qu’on nous prenne par la main, en quelque sorte.
Malheureusement, les conseils qu’on entend sont souvent de l’ordre de l’achat unique, motivé pour des raisons de market timing souvent douteuses… par exemple, « achète du Tesla, ça a bien baissé ! ».
OK, parfois ce sont des conseils qui marchent. Mais ce n’est pas avec un ou deux « coups » de ce genre que vous allez devenir rentier.
Surtout, ce n’est pas une stratégie adaptée à un marché aussi volatile que celui que nous traversons en ce moment.
C’est pourquoi j’aimerais vous présenter une stratégie d’investissement de base, mais qui cumule tout de même plusieurs avantages.
– Adaptée à ceux qui ont une grosse somme qu’ils ne savent pas comment investir…
– … ainsi qu’à ceux qui ont une épargne régulière à placer.
– Performante surtout quand les marchés sont volatils comme maintenant
– Idéale pour les investisseurs long-terme qui veulent construire un patrimoine béton.
C’est simple, peu stressant, adapté à la plupart des marchés… et en général, ça marche.
Cette méthode, c’est le DCA – Dollar Cost Averaging (qu’on pourrait traduire par « stratégie d’achats moyennisés », ce qui n’est ni très élégant à l’oreille, ni très explicite. Restons sur DCA).
Le DCA en 30 secondes
Le principe est simple : investir la même somme à la même fréquence sur le même actif, peu importe son prix.
Je vous donne un exemple : vous avez 1 000 € à investir par mois, et 5 actions en portefeuille. Tous les mois, vous pouvez mettre 200 € sur chacune d’elles.
Ainsi, les mois où le cours est plus bas, vous achetez plus de titres pour la même somme, et quand le cours monte, vous en achetez moins… Avec, au final, un prix moyen d’achat lissé, et une visée long terme.
C’est une méthode qui vous évite de subir les retournements de marché, la volatilité… et surtout, vos émotions n’ont aucun impact : vous suivez la méthode, elle est extrêmement simple, point barre.
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DCA vs parts fixes
La méthode DCA s’oppose à une autre stratégie d’investissement régulier, l’achat de parts fixes.
En clair : au lieu de mettre la même somme tous les mois, vous achetez le même nombre de parts tous les mois.
Prenons un exemple : avec votre méthode DCA, vous mettez 1 000 €/mois sur une action en DCA. Le premier mois, l’action vaut 100 €, vous en achetez donc 10. Le mois suivant, l’action s’est bien plantée… elle en vaut désormais 50. Vous en achetez 20.
Vous avez donc acheté 30 actions pour 2 000 €, avec un prix d’achat de 66,6 €/action.
Avec la méthode des parts fixes, supposons que vous achetiez 15 parts de ce titre tous les mois. Le premier mois, vous dépensez 1 500 € (15×100), le second mois 750 € (15×50).
Vous avez donc acheté 30 actions pour 2 250 €, avec un prix d’achat de 75 €.
C’est donc beaucoup plus rentable d’investir en DCA pour absorber cette volatilité… le prix d’achat est lissé vers le bas, et atténue fortement le risque.
En revanche, si le DCA est utile pour vous protéger contre les baisses, et gagner à long terme en développant votre résilience face aux crises… En cas de marché haussier régulier et continu, le DCA est moins efficace que l’achat de parts fixes, car vous achetez de moins en moins de titres à mesure que leur prix augmente, et vous profitez donc chaque mois un peu moins (marginalement) de la hausse progressive du cours.
Heureusement, il me semble que la DCA est plus conforme au réel : l’humanité se développe à long terme, mais la route est cahoteuse, faite de krachs et de rebonds – et c’est à ces périodes que la DCA vous permet d’acheter vos actions en soldes ET de ne pas subir vos émotions : la stratégie est tellement simple qu’il n’y a pas d’arbitrage à faire.
Une stratégie de « bon père de famille », mais attention aux glissements !
Bien sûr, vous seriez tenté d’investir beaucoup plus quand le prix d’une action est faible, et moins quand il est au-dessus de ce qui semble être « un bon prix ».
Dans une certaine mesure, vous pouvez vous autoriser de faire du « DCA souple », et d’investir un peu plus quand le cours est bas, et un peu moins quand il vous semble trop haut (surtout si cet argent peut aller dans d’autres titres qui s’échangent à des prix plus raisonnables).
L’avantage, c’est que votre DCA sera plus rentable – l’inconvénient, c’est que vous vous éloignez progressivement de l’aspect mécanique de la stratégie.
Vous commencez à arbitrer, à choisir quand c’est le « bon moment »… donc, à timer le marché. Or, je le répète régulièrement, on ne peut pas timer le marché.
C’est pourquoi je vous invite, si vous êtes débutant, à respecter un DCA strict, quitte à appliquer cette stratégie autant le faire sérieusement.
Et si vous appliquez un DCA « souple », à définir un pourcentage de variation mensuelle que vous en dépasserez pas, par exemple 15 ou 20 %… car n’oublions pas l’intérêt de la stratégie, lisser, pondérer et minorer les risques – y compris les risques qui émanent de vous, comme une trop grande émotivité face au marché.
Qui est Marc Schneider ?
Marc Schneider est le fondateur d’Argo Éditions, une entreprise d’édition financière et de recherche en investissement. Sa newsletter gratuite réunit chaque semaine plus de 60 000 lecteurs.
Ancien Risk Manager, Marc aide ses lecteurs à comprendre les rouages de l’investissement en bourse et en cryptomonnaies pour prendre en main leur avenir financier.
Sa newsletter traite de sujets variés : nouvelles technologies, cryptomonnaies, psychologie de l’investissement ou encore géopolitique… avec un dénominateur commun : comprendre le monde qui nous entoure pour mieux gérer ses finances.