Taxe Zucman : le vrai du faux sur la mesure qui fait parler !

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Tous les médias en parlent…
… mais, au fait, la taxe Zucman, c’est quoi ?
Quelques mots d’abord pour vous présenter simplement le concept.
La taxe Zucman est une proposition de l’économiste français Gabriel Zucman qui vise à instaurer un impôt annuel minimal sur le patrimoine des ultra-riches.
Concrètement, il s’agirait de taxer à 2 % par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. À noter que ce seuil et ce taux peuvent varier selon les versions.
La taxe Zucman a pour ambition de corriger les distorsions fiscales, notamment l’évasion ou l’optimisation fiscale des très grandes fortunes, et à rétablir une certaine justice fiscale, comme le rappelait récemment un article de Public Sénat en date du 15 septembre 2025.
Mais alors, bonne ou mauvaise idée ?
Prenons le temps d’étudier les arguments de chaque camp.
✅ Les arguments « pour »
- Rééquilibrer la charge fiscale : comme défendu par Gabriel Zucman lui-même dans une tribune du Monde publiée le 31 mai 2024, les milliardaires paient souvent très peu proportionnellement à leur patrimoine — l’impôt qu’ils acquittent représenterait environ 0,3 % de leur richesse pour beaucoup. Une taxe plancher, comme la taxe Zucman, aurait donc l’ambition de corriger cela.
- Apports budgétaires non négligeables : la taxe Zucman concernerait environ 1 800 foyers, et permettrait de rapporter plusieurs milliards d’euros à l’État. Ces fonds pourraient servir à financer la dette, les services publics ou la transition écologique.
❌ Les arguments « contre »
- Incertitude sur les recettes effectives : dans un entretien donné à Marianne le 14 septembre 2025, l’économiste Antoine Levy affirme que les estimations optimistes des « pro-Zucman » surestiment les recettes car les ultrariches pourraient s’adapter face à cette nouvelle taxe (évasion, exil fiscal, montages divers, etc). De quoi réduire in fine l’impact de la taxe à environ 5 milliards d’euros au lieu des montants plus ambitieux.
- Risque pour l’investissement et la croissance : taxer lourdement le patrimoine pourrait décourager les investissements, en particulier dans les secteurs innovants ou start-ups, là où la fortune est souvent peu liquide (actions, parts d’entreprises). Ces agents économiques pourraient réduire leurs prises de risque, au détriment de la création de valeur.
Conclusion
En résumé, la taxe Zucman a contribué à créer un débat central : justice fiscale contre efficacité économique.
Pour ses défenseurs, l’objectif serait de mettre un terme à des situations où les très riches contribuent proportionnellement beaucoup moins au financement de l’économie, mais ses opposants mettent en garde contre ses effets potentiels sur l’investissement et le départ des capitaux.
Pour les citoyens, l’essentiel est de savoir si une telle mesure peut être appliquée sans nuire à l’économie — ou si elle restera un beau principe théorique pour faire les choux gras des médias mainstream pendant plusieurs semaines…