Roselyne Bachelot : Covid, Culture et Michel Sardou
Tout commence avec une photo postée sur Twitter le vendredi 19 mars.
Roselyne Bachelot remet les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à Michel Sardou.
L’embrassade masquée est de rigueur, les gestes barrières vont se faire voir ailleurs.
Dans la folie du moment, on voit sur un deuxième cliché, posté par la ministre, que Michel Sardou a quitté le masque.
“Oui mais le gouvernement diffuse des spots à la TV sans arrêt pour rappeler l’importance des gestes barrières !”
C’est pas la question.
Donc Roselyne honore Michel, tout va bien.
Sur sa lancée, Roselyne se lance dans d’autres aventures.
Libération, dans son édition du 22 mars, nous apprend qu’après avoir célébré Sardou, notre chère ministre s’est rendue à l’Opéra national de Paris.
19 heures 30, c’est le début d’une représentation revisitée de Faust par le metteur en scène allemand Tobias Kratzer.
Pas de public, juste les caméras de France Télévisions pour capter le spectacle.
Enfin pas de public…
Au moins une trentaine d’invités officiels triés sur le volet.
C’est (toujours) pas la question.
Quelques heures plus tard, représentation finie : Roselyne se précipite sur scène pour féliciter les artistes et poser avec eux pour la photo.
Photo révélée par Mediapart le 21 mars.
Les gestes barrières ?
Quels gestes barrières !
Et là, c’est le drame…
Nous sommes le samedi 20 mars 2021.
Il est 10 heures 48. Paris s’éveille.
Dans 1 minute, Roselyne Bachelot va poster le tweet du jour.
Le tweet qui va nous faire glisser encore un peu plus dans le long toboggan de l’absurde qu’est devenu notre réel.
À la suite de symptômes respiratoires, j’ai fait un test qui confirme que je suis positive au covid.
— Roselyne Bachelot (@R_Bachelot) March 20, 2021
À l’isolement, je vais aménager mon programme pour la semaine qui vient.
Je ne manquerai pas de vous donner des nouvelles régulièrement!
Oui, après sa folle journée de la veille, Roselyne Bachelot est déclarée positive au Covid-19.
Michel Sardou devient cas contact.
Les artistes de l’Opéra de Paris deviennent cas contacts.
C’est qu’on s’y habituerait presque !
Dans un monde normal, cette histoire n’aurait que peu d’importance.
Mais en France, en 2021, après l’année que nous venons de traverser et les récentes épreuves qui ont émaillé le début de l’année…
En plus, il faut ajouter ce goût amer d’un pouvoir définitivement perdu, tel Jean Castex au Salon des discours clairs.
Ce pouvoir qui, par-dessus le marché, se permet le luxe de s’affranchir des règles drastiques imposées au peuple…
Et maintenant, Roselyne Bachelot, l’impuissante défenseuse des artistes, qui leur refile le Covid.
Ce goût-là a du mal à passer.
Et, ironie par-dessus l’ironie, LCI nous apprend le 22 mars que Roselyne Bachelot avait reçu sa première dose de vaccin.
Sans commentaire.
Moi tu m’connais, je regarde les photos avant de me faire mon idée. L’embrassade avec Sardou, c’est de loin pour une ambrassade de France. Craint-il qu’on lui roule un palot ? Je l’ignore. Après sans le masque il a pris du recul, Sardou. Genre « si tu m’approches, je tousse ». Et puis il y a la troisième photo… Un fin limier se demanderait si on n’a pas eu affaire à une vengeance des intermitents du spectacle. Façon « Crime de l’orient express ». Un pour tousse, tousse pour un.
« Fais ce que je te dis, pas ce que je fais ! » aurait-on entendu comme un écho se rependant sur toute la France. Lire cet article à l’aune de notre date actuelle (jeudi 15 avril 2021) avec le soit disant poisson d’avril de « Monsieur Napoléon, j’ai une mezouza à la maison », c’est assez révélateur : une caste qui se permet certaines libertés.
Blague à part, je tiens à vous féliciter pour votre site et tout le travail que vous fournissez.