Pas de pass sanitaire dans l’Assemblée : le retour des privilèges ?
Aller au restaurant, aller au cinéma, aller faire ses courses, aller boire une bière entre amis…
Tous ces moments du quotidien seront désormais conditionnés par la présentation du tristement célèbre pass sanitaire.
Tous ?
Non : un hémicycle peuplé d’irréductibles élus résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Le pass sanitaire ne sera pas rendu obligatoire au sein de l’Assemblée nationale.
Vous ne rêvez pas…
Un festival de bonnes excuses
577 Français qui se réunissent tous les jours (sur le papier), dans un hémicycle fermé mais…
… pas de pass sanitaire requis, alors que ce sera le cas, entre autres absurdités, sur les terrasses des restaurants et des cafés.
Oui, c’est n’importe quoi !
Mais attendez : y’a de bonnes raisons hein, ça n’est pas une décision complètement arbitraire.
BFMTV.com nous expliquait ça en détail dans un article du 23 juillet.
On y apprend, par exemple, que cette imposition du pass sanitaire dans l’Assemblée serait… inconstitutionnel.
“Exiger des députés de présenter un pass sanitaire pour plancher en commission, échanger ou voter dans l’Hémicycle, exposerait à en empêcher certains de siéger, et donc d’exercer la mission de représentation que leur ont confiée leurs commettants.”
Du côté du président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, pas mieux.
“L’ancien membre du Parti socialiste indique que la proposition risque d’être invalidée par le Conseil constitutionnel, en raison d’une possible entrave à l’exercice de la démocratie.”, apprend-on dans un article paru sur Cnews.fr le 21 juillet dernier.
Nos députés auraient accepté volontiers ce pass sanitaire, ne vous méprenez pas…
… c’est juste la constitution qui pose problème, imaginez bien !
Le retour non assumé des privilèges ?
Avant toute conclusion, saluons la démarche de plusieurs dizaines de députés qui ont soumis à un amendement pour imposer le pass sanitaire dans l’Assemblée.
Un amendement naturellement rejeté dans la nuit de mardi à mercredi.
Entre autres députés, on pense à Stéphanie Rist qui a mené la fronde au sein même de LREM en compagnie d’une cinquantaine de ses congénères.
On pense également à Sophie Beaudouin-Hubière, députée de la Haute-Vienne.
Malgré tout, la décision a été celle que vous connaissez maintenant.
Retour des privilèges ? Réalité constitutionnelle ? Anecdote politique ?
Sur le fond, plusieurs questions se posent quant à cette décision.
Mais sur la forme, difficile de ne pas y voir une résurgence des privilèges dans une France de 2021 plus morcelée que jamais.
Pêle-mêle, il y a eu le Festival de Cannes où les gestes barrières n’étaient pas invités…
Il y a eu le déplacement d’Emmanuel Macron en Afrique et l’exemption de quarantaine pour le président…
Désormais, il y a l’Assemblée nationale où des élus qui ont voté pour imposer des mesures extrêmement restrictives au peuple de France n’ont pas assumé de s’imposer ces mesures à eux-mêmes.
Triste.
Au-delà du véritable scandale de ces passe-droits qui sont en train de devenir une règle -il y a longtemps que la France vit dans une monarchie républicaine (ou l’inverse!) – je voudrais revenir sur l’analyse de Remy concernant les prochaines présidentielles. Dans son dernier live il livre une option qui n’est d’ailleurs pas farfelue: Macron renonce à se représenter et « adoube » (restons au Moyen-Âge) Anne Hidalgo. Ca tient la route et le fait que le temps d’une femme Présidente soit probablement proche conforte cette idée. Il y a quand même un hic: le premier tour qui qualifie les deux prétendants à la victoire finale. Sauf effondrement spectaculaire (mais c’est vrai pas totalement invraisemblable), Marine Le Pen sera qualifiée. Qui pour la seconde place? Anne Hidalgo peut-elle l’obtenir? Possible mais quand même pas certain car les 20/22% de l’électorat de Macron risquent fort de s’éparpiller ici et là. Or, à ce jour, Anne Hidalgo est loin de faire l’unanimité à gauche et encore moins à droite. Mais celle-ci s’apprête à si bien se déchirer que, finalement, tout est possible!
Hola amigo ! Yé né pas trouvé lé jéssoultats de los sondajes precedentès,puedes los ajoutar sour la paje d’accueillando,por favor?Moutchasse graciasse !
des voyous! Dehors….
Pourquoi ne pas organiser une géante manifestation parisienne le 4 août, en souvenir de cette nuit révolutionnaire mémorable où les privilèges furent abolis, devant le siège du conseil constitutionnel censé veiller au respect de la constitution qui « protège » les citoyens ?
Sur le fond, plusieurs questions se posent quant à cette décision.
L’obligation d’un pass sanitaire pour les députés, sénateurs et élus peut être à double tranchant !
Certe au non de l’égalité de tous les français cela se conçoit, mais cela rendrait également inéligibles ceux qui ne l’auraient pas et serait une atteinte de plus à la démocratie et un pas vers la ségrégation.
‘Les élus qui ont voté cette loi’.
C’est optimiste : 65% des 577 députés n’ont pas pris part au vote de cette loi sur le passe-sanitaire…
Certes, mais s’ils imposent le pass aux députés, ceux/celles de l’opposition qui en toute cohérence refusent le pass et ne s’y soumettent pas, seraient non-gratta, donc exclus du processus soi-disant démocratique et ce serait trop clairement et intrinsèquement totalitaire.
C’est incroyable mais malgré leur mépris complet des citoyens, des droits humains et du sens de la justice, ils tiennent encore et toujours au spectacle (devenu tragi-comédie) de la démocratie !