Mayotte : promesse et mensonge de Darmanin
L’annonce de Gérald Darmanin le 11 février 2024 en a étonné plus d’un.
“Le président de la République m’a chargé de dire aux Mahorais que nous allons prendre une décision radicale : l’inscription de la fin du droit du sol à Mayotte”.
Par cette déclaration prononcée à son arrivée sur l’île, le ministre de l’Intérieur a annoncé en filigrane une réforme constitutionnelle…
… qui a très peu de chances d’arriver au bout des votes du Parlement !
Aucune réforme constitutionnelle possible
La lettre Politico du 12 février 2024 se veut très claire : la réforme constitutionnelle proposée par Darmanin “a peu de chance de voir le jour”.
En effet, la Constitution ne se modifie pas en un claquement de doigts.
Il existe deux moyens d’y arriver : un référendum ou un vote favorable des 3 cinquièmes du Parlement, exceptionnellement réuni en congrès.
On passera sur le référendum…
… mais une chose est sûre : la gauche ayant déjà fait savoir qu’elle s’y opposerait, il y a peu de chances que cette réforme voit le jour.
De plus, un “fin connaisseur du sujet” selon Politico confirme : “on sait tous qu’annoncer une réforme constit’ aujourd’hui ça n’existe pas”.
Rappelons que le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative qui pourrait bien lui bloquer la route.
De plus, comme le précise le média, cette réforme pourrait donner quelques idées à certains.
La droite sénatoriale ne cacherait pas son envie d’étendre certaines dispositions mahoraises au reste du territoire français.
L’occasion d’apprendre que des dispositions avaient déjà été prises concernant Mayotte dans la nouvelle loi immigration.
Dispositions qui ont ensuite été censurées par le Conseil constitutionnel !
Enfin, Politico précise : “la Constitution garantissant l’unité de l’Etat, pour créer une rupture d’égalité, il est nécessaire de la réformer”.
Autant dire que la réforme constitutionnelle pour l’île, ce n’est pas demain la veille !
C’est encore la politique du spectacle !