Macron durcit le ton avec l’Algérie : vers la fin des visas diplomatiques ?

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Nouvel épisode dans la saga franco-algérienne : Emmanuel Macron veut en finir avec les passe-droits diplomatiques d’Alger.
Le tout sur fond de tensions migratoires, consulaires et mémorielles.
Dans une lettre à François Bayrou révélée par Le Figaro, Emmanuel Macron demande la suspension formelle de l’accord de 2013 avec l’Algérie, qui permettait l’exemption de visa pour les passeports officiels et diplomatiques.
Expulsion de diplomates français par Alger, non-coopération de ses consulats, refus de reprendre ses ressortissants sous OQTF…
…mais aussi l’incarcération en Algérie de l’écrivain Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleizes.
L’appel présidentiel, daté du 6 août, s’appuie sur plusieurs griefs qui poussent le chef de l’État à réclamer « plus de fermeté » dans cette lettre reprise par Le Monde le 6 août 2025.
La guerre des visas, saison 2
Ce durcissement s’inscrit dans un feuilleton déjà bien entamé.
Rappelons que le 14 mai 2025, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait annoncé renvoyer des détenteurs de passeports diplomatiques algériens.
Et que le 18 juillet 2025, Bruno Retailleau dénonçait une « diplomatie des bons sentiments » dans un interview au Figaro.
Les relations bilatérales s’étaient envenimées lorsque l’Algérie avait accusé la France d’entraver l’accès à ses valises diplomatiques comme nous vous en avions alors parlé.
Cette fois, l’Élysée active aussi le « levier visa-réadmission » de la loi immigration 2024.
Quitte à mobiliser l’espace Schengen pour verrouiller les entrées par pays tiers.
Emmanuel Macron conclut pourtant en promettant de « retrouver des relations efficaces et ambitieuses » avec Alger.
En clair, il abat encore une fois sa carte préférée du « en même temps » !
D’un côté, des expulsions, des rappels à l’ordre, des verrous consulaires.
De l’autre, la promesse d’un futur radieux… si Alger joue le jeu.