Le troc, fantasme ou réalité ?
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Pour vivre et survivre, il faut échanger. Habituellement, c’est la monnaie qui sert de valeur d’échange (euro, dollar, franc suisse…) : ex : 3 € contre 1 kg de pommes.
Pourtant, la valeur d’une monnaie ne repose que sur la confiance qu’on lui accorde.
Mais cette confiance peut s’effriter voire disparaître en cas de situation dégradée, de grave crise économique etc.
Si demain, suite à une crise économique majeure, plus personne ne reconnaît l’euro, il ne sera plus possible d’acheter son kilo de pommes à 3 €.
C’est là que le troc peut être intéressant !
Le troc, entre fantasmes et réalité
Le troc fait l’objet de beaucoup de fantasmes.
Surtout dans les milieux anti-systèmes, nombreux l’idéalisent et le voient comme un moyen d’échange le plus sain et le plus éthique.
Pourtant, la réalité est plus complexe que ça…
Découvrez les avantages du troc, ses inconvénients, comment il fonctionne réellement et même un cas concret du XXIème siècle dans lequel il a fait sa réapparition.
Mais juste avant, un rappel rapide sur la monnaie et le troc !
Avec la monnaie : les échanges sont simples et efficaces
Un service ou un bien équivaut à une certaine somme de monnaie.
Et cette monnaie peut elle être échangée comme un autre service ou un autre bien.
C’est aussi simple que ça !
Exemple : Vous échangez votre savoir-faire de menuisier contre de la monnaie, puis vous utilisez cette monnaie pour acheter des panneaux solaires.
C’est extrêmement efficace et simple, c’est pour ça que nous utilisons les monnaies depuis des milliers d’années.
Le seul point faible, c’est la confiance que les utilisateurs accordent à ces monnaies. Pour que le système monétaire fonctionne correctement, cette confiance est fondamentale.
Avec le troc : les échanges sont compliqués et souvent inefficaces
Le troc, c’est échanger un ou plusieurs bien(s) ou service(s) contre un ou plusieurs autre(s) bien(s) ou service(s). C’est un échange direct sans aucun intermédiaire.
Exemple : vous offrez 3 kilos de tomates en échange d’une veste.
Si sur le papier, ça peut paraître simple et idéal, c’est un plus compliqué dans la réalité…
Imaginons par exemple que :
1 – vous avez 3 kilos de tomates et vous souhaitez obtenir une radio ;
2 – vous trouvez une personne qui a une radio, mais elle cultive déjà chez elle des tomates. Mais de son côté à elle, il lui manque une veste pour l’hiver ;
3 – vous devez donc trouver quelqu’un qui a une veste, qui accepte de vous l’échanger contre des tomates pour pouvoir à votre tour, l’échanger contre une radio…
Et ce n’est pas tout ! Les tomates, ça se périme… Vous n’avez donc que quelques jours pour les échanger avant qu’elles ne moisissent.
C’est certes un exemple schématique, mais il représente la complexité du troc en situation réelle. Il faut beaucoup d’efforts et de temps avant de trouver un marché gagnant/gagnant.
Imaginons que demain, on soit tous obligé de revenir au troc… Ce serait un chaos généralisé.
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Le troc est une solution locale en situation de crise
Dans une société mondialisée comme la nôtre, les nombreux inconvénients du troc rendent son utilisation complètement impossible.
Par contre, c’est un système qui peut fonctionner localement entre un nombre restreint de personnes et de biens.
Surtout, en cas de situation très dégradée, c’est le moyen d’échange le plus sûr !
Par exemple : en cas de grave crise financière, si vous échangez 3 kilos de tomates contre 500 €, mais que vous n’avez aucune garantie que ces euros aient encore de la valeur demain, vous prendrez un gros risque.
Alors qu’avec le troc, il est certes plus compliqué d’échanger vos tomates, mais vous êtes certains de la valeur de votre échange.
Le troc, les devises ou l’or : que choisir ?
Beaucoup les opposent, pourtant ce sont des moyens d’échange différents mais souvent complémentaires.
Par exemple, on sait qu’ils cohabitent dans la plupart des situations dégradées.
– Les biens de première nécessité (eau, nourriture, essence…) et les services de faible valeur (transport, réparation, production…) peuvent se troquer ou s’échanger contre des devises.
– Les produits manufacturés ( matériel électronique, voiture, informatique…) ou les services plus spécialisés (médecin, passeur…) eux, s’échangent plutôt contre des devises ou de l’or.
En somme, plus la valeur d’un bien est élevée, plus il sera difficile de le troquer.
Effondrement économique : le cas du Venezuela
Devant l’Arabie Saoudite, le Venezuela est le pays avec la plus grande réserve pétrolière au monde.
Pourtant, 5 des 30 millions d’habitants ont fui le pays ces dernières années. Pire, ceux qui restent doivent se battre tous les jours pour trouver à manger.
L’économie du pays a été totalement détruite par une gestion désastreuse du gouvernement.
Un chiffre est accablant : le bolivar, la monnaie locale, a subi une hyperinflation de plus de 6 500 %. Concrètement, ça veut dire qu’un billet d’un million de bolivar vaut 50 centimes d’euro… La monnaie ne vaut donc plus rien pour les échanges.
Résultat : une économie parallèle s’est mise en place et le troc a refait surface, notamment pour les produits de première nécessité (farine, sucre, huile, savon, tampons hygiéniques…).
Pour les biens plus chers et donc difficiles à acquérir avec du troc (climatiseur, télévision, voiture…), ils s’échangent avec d’autres devises que le bolivar, principalement le dollar.
Contrairement au bolivar, les vénézuéliens ont confiance en cette devise, c’est une “valeur sûre”.
Le gouvernement, lui, reste en place en mettant la main sur le commerce interne de l’or.
En puisant dans les réserves d’or du pays, le gouvernement et les plus riches parviennent à se maintenir… à la tête d’un pays où le troc est devenu monnaie courante.
Qui est Antoine Ledu ?
Passionné de survie et d’autonomie, Antoine Ledu lance en novembre 2020 le projet Apprendre Préparer Survivre.
À travers sa newsletter gratuite, Antoine délivre des stratégies concrètes pour aider ses lecteurs à développer leur résilience et faire face aux différentes crises du quotidien.
De nombreux sujets sont abordés :
– l’autonomie alimentaire avec le stock de nourriture, la conservation des aliments, le potager, les plantes sauvages… ;
– la survie physique avec le sac d’évacuation d’urgence, le secourisme, le matériel indispensable, etc. ;
– la survie financière avec l’or, l’argent, les crypto-monnaies,… ;
– l’autonomie en eau et énergie à travers les expériences d’Antoine dans sa BAD (Base autonome durable).
Et bien d’autres thématiques indispensables pour se protéger et protéger sa famille.
Achetez de l’or, j’ai même pas de quoi changer les freins avant du kangoo !
la survie est un sport de riche..
Ma famille utilise le troc depuis un certain temps déjà dans notre voisinage immédiat et ça fonctionne très bien. Je pense que les gens vont y venir de plus en plus, surtout les jeunes. D’ailleurs ça se fait déjà par exemple pour le covoiturage et ils n’ont pas conscience de faire du troc. C’est un excellent article. Merci pour le partage.
J’adore lire Juste Milieu.