Le président du CNC jugé pour agressions sexuelles
Dominique Boutonnat, directeur du Centre National du Cinéma depuis 2019, a été renvoyé en correctionnelle le 29 septembre dernier et sera donc appelé à comparaître dans une affaire d’agression sexuelle sur son filleul.
De producteur à président
Dominique Boutonnat a probablement été l’un des producteurs français les plus influents depuis le début du siècle.
L’Arnacoeur, Intouchables, Polisse…
Tout ça, c’est lui !
Forcément, ses liens avec le pouvoir politique ne sont pas anodins.
Dominique Boutonnat est le fils de Marielle Brunhès, ancienne conseillère au ministre des Affaires sociales sous le gouvernement Balladur.
C’est également le petit-fils de Julien Brunhès, homme politique de la IVème République.
C’est donc presque naturellement que, dès 2018, Bruno Le Maire et Franck Riester, alors ministre de la Culture, ont fait appel à lui sur deux missions, jusqu’à la consécration suprême…
Sa nomination à la présidence du CNC, le 25 juillet 2019.
Il devient alors le premier président de l’institution qui n’était pas haut fonctionnaire. Sa première nomination avait déjà suscité des émois, certains professionnels dénonçant l’inexpérience de Boutonnat.
Des accusations de viol en 2020
Quelques années plus tard…
… patatras !
Le 11 février 2021, Dominique Boutonnat est mis en examen pour viol. Il est accusé par son filleul, âgé de 22 ans, d’agression sexuelle et de tentative de viol en août 2020. La plainte est déposée quelques mois plus tard, en octobre…
Hasard du calendrier : cela coïncide avec le moment où Boutonnat annonce la mise en place d’une formation obligatoire pour la prévention des violences sexuelles pour les employeurs du cinéma et de l’audiovisuel !
Le président du CNC a toujours réfuté ces accusations et a été de nouveau mis en examen le 25 avril 2022, avec une demande de renvoi au tribunal correctionnel du parquet.
Pourtant…
… ni cette affaire ni son bilan mitigé n’ont empêché Boutonnat d’être de nouveau élu à la tête du CNC en juillet 2022, soutenu par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak.
Le 29 septembre dernier, le tribunal correctionnel a pourtant confirmé le procès engageant Dominique Boutonnat contre son filleul, les faits de tentative de viol étant cependant requalifiés en agression sexuelle.
Décidément, c’est à croire que la présomption d’innocence laisse le champ libre à tous les maintiens de poste !
À quand la sobriété de leur niaiserie…?
Et c’est un ticket gagnant pour Emmanuel maquereau.