Le Parisien menacé par Bolloré : inquiétude dans les rangs

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Au « Parisien », l’ambiance vire à la panique.
Depuis le mois de juillet, l’avenir du quotidien Le Parisien sème l’inquiétude chez les journalistes.
En cause : une éventuelle cession par Bernard Arnault, patron de LVMH, à Vincent Bolloré, déjà propriétaire de CNews, d’Europe 1 et du Journal du dimanche.
Tout a commencé par une indiscrétion publiée dans Le Nouvel Obs, évoquant une rencontre estivale entre les deux milliardaires.
Depuis, le doute s’est installé.
Pierre Louette, PDG du groupe Les Échos-Le Parisien, a d’abord nié en bloc.
Mais début septembre, face aux questions répétées des journalistes, il s’est contenté de botter en touche.
Et surtout, LVMH comme le groupe Bolloré gardent un silence assourdissant.
De quoi renforcer les soupçons des rédactions selon Le Monde du 11 septembre 2025.
Mardi, les syndicats du journal ont même adressé une lettre à Bernard Arnault, le suppliant de ne pas livrer Le Parisien à ce qu’ils qualifient de « catastrophe » : une mainmise idéologique aux relents d’extrême droite.
La tentation Bolloré, entre business et idéologie
La directrice générale du quotidien, Sophie Gourmelen, a été remplacée par Anne-Violette Revel de Lambert, déjà chargée en 2024 par LVMH de…
… négocier et d’intégrer Paris Match auprès de Bolloré !
Simple hasard ? On y croit moyen.
Les liens entre Arnault et Bolloré sont solides, et les indices s’accumulent.
En juin, la famille Arnault a vendu ses parts dans Lagardère, laissant Bolloré seul maître à bord de Hachette, Europe 1, Le Journal du dimanche…
Et peut-être bientôt du Parisien ?
En parallèle, le budget média européen de LVMH, plusieurs centaines de millions d’euros, sera transféré dès 2026 à Forward Media, filiale de Havas contrôlée par Bolloré.
Pour les journalistes, la suite est claire : le Parisien pourrait suivre le même chemin qu’i-Télé (devenue CNews) ou qu’Europe 1.
Et donc être vidé de son équipe et transformé en porte-voix d’une ligne éditoriale très conservatrice, voire réactionnaire qui n’est pas la leur.
« Le Parisien dans les mains de Bolloré, c’est la mort du titre », résume un journaliste. « Je n’ai plus qu’à chercher du travail », confie un autre.
Dans ce jeu de milliardaires, la voix des salariés ne pèse pas lourd.