Grand-Bornand – Qatar : scandales écologiques à tous les étages ?
Alors que la troisième étape de la Coupe du monde de biathlon va se dérouler en France, du côté du Grand-Bornand, dans le même temps, c’est la finale de la Coupe du monde de football qui se tiendra au Qatar.
Quel rapport ?
Nous avons devant nous deux événements sportifs aberrants sur le plan écologique…
… et pourtant on ne parle que du Qatar !
Le snowfarming, nouvelle tendance ?
Les pistes de ski nordique du Grand-Bo culminent à 900 mètres d’altitude seulement…
… vous voyez venir le problème ?
Il devient de plus en plus rare que la station, et notamment ses pistes nordiques, soit enneigée au mois de décembre comme en témoigne un habitant sur France 2.
En cause, le réchauffement climatique qui sévit depuis trop longtemps.
Pour pallier au problème, la commune a stocké de la neige en altitude tout l’été mais…
… comment est-ce possible ?
Par dessus cette montagne de neige, il suffit d’ajouter des copeaux de bois et/ou de la sciure pour la protéger.
Cette technique s’appelle le « snowfarming”, une technique bien connue dans les pays nordiques.
Sur ces 13 000 m2 de neige stockée, Euronews a annoncé il y a quelques semaines 17 % de perte cette été avec la canicule.
Une étude Suisse, qui date de 2008, démontre que les pertes se situent entre 13 et 50% avec une moyenne de 28%.
Arrive-t-on à améliorer cette culture de l’or blanc avec le temps ?
Parfois, ces “stocks” sont constitués avec de la neige naturellement tombée la saison dernière, ce qui permet de la “recycler”.
Mais quand ça n’est pas le cas, les stations sont obligées d’opter pour de la neige cultivée industriellement en fin de saison avant la hausse des températures, et ce grâce aux canons à neige !
Une trainée de poudre au milieu d’un désert vert
Cela fait 5 ans que la station de Haute-Savoie utilise cette technique pour pouvoir accueillir cette compétition de biathlon.
Si le snowfarming permet de recycler la neige de la saison précédente, le dispositif à mettre en place le cas échéant pour pouvoir skier et maintenir cette compétition est beaucoup moins écologique.
C’est un spectacle aberrant que l’on observe depuis deux semaines au Grand-Bornand.
Douze camions ont fait des allers-retours durant 3 jours pour amener la neige sur le lieu de la compétition.
Résultat : une traînée de poudre au milieu d’un désert vert.
Une image qui nous rappelle les Jeux Olympiques de Pékin 2022 vivement critiqués à ce sujet.
Dans un autre registre, et pour revenir sur la Coupe du monde de football au Qatar, beaucoup ont hurlé sur ces stades climatisés dans le désert…
… sans (pour l’instant) s’émouvoir sur la situation dans notre bel Hexagone !
“Balayer devant sa porte avant de balayer devant celle des autres” disait-on…
Tout dans cet article peut être contesté avec facilité :
– le choix du snowfarming et de la neige de culture ? C’est imposé par l’IBU (fédération internationale de biathlon) pour avoir le droit de recevoir la compétition. Donc pas de neige de culture, pas d’événements.
– les camions qui déplacent la neige ? Cela représente 3000 litres de Gasoil soit 0,8% des émissions de CO2 de l’évènement (quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigts).
– Une traînée blanche au milieu d’un désert vert ? Je vous laisse aller voir les webcam du Grand-Bornand ou regarder la compétition cette semaine pour voir s’il s’agit encore de ça. (Oui parfois, la neige se fait attendre mais elle arrive toujours).
On peut aussi ajouter que cet événement fait vivre tout une région et notamment un village de montagne qui se démarque par la préservation de son territoire tout au long de l’année et qui permet le rayonnement économique et touristique de la France.
De plus, vous noterez qu’à la fin de la saison, la neige fond et retourne dans le cycle de l’eau normalement à contrario de ces stades Qatari ou infrastructures chinoises qui tombent en désuétude car non utilisé par la suite.
Plutôt que de diffamer le village du Grand-Bornand sur les réseaux, je vous invite à vous y rendre afin de voir par vous-même cette sois-disante infamie écologique (qui ne l’est pas).
La province et les milieux ruraux qui arrivent à s’en sortir économiquement n’a que faire de vos leçons de moral, nous sommes là pour survivre et nous ne vous avons pas attendu pour commencer à préserver notre territoire, la preuve, il existe encore contrairement à vos villes qui croupissent sous les déchets, la pollution atmosphérique et l’urbanisation à outrance.
Au plaisir de débattre 😉