Covid-19 : eaux usées, trop efficaces pour être bien utilisées
Vous vous en rappelez sûrement…
“Covid-19 : comment l’eau des égouts permet d’avoir un temps d’avance sur l’épidémie”.
C’était le titre d’un article paru dans L’Express, le 15 novembre 2020.
L’épidémie faisait rage, le chaos s’abattait sur toute la France et l’espoir semblait émerger… des égouts.
En effet, en étudiant les eaux usées, il était possible d’anticiper l’évolution du virus.
“Si le Covid-19 est une maladie respiratoire, des traces du virus se retrouvent en effet dans les selles. En mesurant leur concentration dans les eaux usées, on peut donc avoir une idée de la dynamique épidémique.”, comme nous le rappelle cet article paru dans Le Figaro du 11 juin 2021.
Depuis, nombre de spécialistes ont vanté les mérites de cette méthode de surveillance utilisée à l’échelle locale, un peu partout en France.
Mais, chers amis, ne soyez pas trop optimistes !
Nous sommes en France et…
Quand ça marche trop bien, c’est qu’il y a un couac !
Tout avait pourtant bien commencé…
“Et, sur le sujet, la France est précurseur : depuis le début de l’épidémie un réseau de scientifiques baptisé Obépine, soutenu par le ministère de la Recherche, travaille sur la surveillance des traces génétiques du Sars-CoV-2 dans les eaux usées des stations d’épuration.”
La France comptait parmi les meilleurs pays capables d’analyser l’évolution de la pandémie en travaillant sur les eaux usées.
Mais c’était trop beau pour être vrai !
On apprend dans l’article du Figaro cité précédemment qu’une “nouvelle structure est en cours de constitution. Un copilotage est prévu avec la Direction de l’eau et de la biodiversité (ministère de la Transition écologique) et la Direction générale de la santé au niveau national.”
Objectif : uniformiser la démarche à travers tout le territoire.
Pourquoi pas mais, c’est ambitieux…
Pour finir de vous inquiéter, notez que cette initiative a été évoquée dans une recommandation de la Commission européenne en date du 17 mars 2020.
Dans la foulée, Santé publique France a rédigé un rapport pour donner du corps à ce projet de nouvelle structure.
Naturellement, on se dit que les premiers spécialistes qui travaillaient sur le sujet on été consultés et intégrés au projet de Santé publique France ?
Même pas !
Comment mettre toutes les chances de son côté…
“[…] aucun des scientifiques membres de ce réseau (Obépine) (soutenu par l’État) n’a été consulté pour le rapport de Santé publique France.”
Bien que cette affaire soit encore en cours, nul doute à l’horizon…
L’administration à la française va (encore) avoir raison d’un projet qui aurait pu être une arme redoutable pour aider au pilotage de la crise sanitaire.
Pour l’instant, on préfère ancrer cela dans des tambouilles internes incompréhensibles, sans s’accorder avec les experts de la question.
Il n’y a pas que les eaux qui sont usées…