Affaire Chenal : le silence gênant de la FFS

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Joël Chenal a marqué l’histoire du ski alpin français.
Après une carrière internationale marquée notamment par une médaille d’argent en slalom géant aux Jeux olympiques de Turin en 2006, il est devenu entraîneur.
Mais c’est une toute autre facette de ce champion que le grand public a pu découvrir dans un article du Monde du 4 juillet 2025.
Joël Chenal a été accusé de “harcèlement sexuel sur mineurs” par sept jeunes femmes.
Il “aurait agi au moins durant plus d’une décennie, en toute impunité, que ce soit dans des structures fédérales ou privées”.
Toujours dans l’article du Monde, on apprenait que la Fédération française de ski (FFS) n’aurait pas réagi, malgré plusieurs rumeurs qui circulaient.
Il a fallu attendre qu’une plainte soit déposée contre Joël Chenal pour que la FFS ouvre une procédure disciplinaire et lui interdise d’exercer.
Face à l’ampleur de ce nouveau scandale pédocriminel, le skieur français a finalement réagi le 10 août 2025.
Auprès d’une journaliste du Dauphiné libéré, il a reconnu les faits.
Une première plainte en 2009
La FFS était-elle informée des faits reprochés à Joël Chenal ?
La question se pose à la lecture de l’interview du vice-champion olympique de slalom géant.
Notre homme a présenté ses excuses “par rapport à tout le mal” qu’il avait fait pendant près de dix ans.
Et il a expliqué les raisons pour lesquelles la Fédération française de ski n’aurait pas reconduit son contrat.
Joël Chenal était en effet entraîneur licencié à la FFS.
Mais sa licence n’a pas été renouvelée en 2017.
Dans l’interview pour Le Dauphiné libéré, il a expliqué : “Après 2017, on me dit qu’on ne va pas me reprendre. Personne ne m’a dit pourquoi […] Quelque part je pense qu’ils savaient”.
Cela ne serait pas vraiment étonnant.
La première plainte contre Joël Chenal remonte à 2009 et une deuxième plainte avait été déposée en 2015.
En 2009, l’affaire avait été classée sans suite.
Et le skieur n’avait écopé que d’un simple rappel à la loi en 2015.
Il va être difficile pour la FFS d’expliquer qu’elle n’était pas informée…