Le journaliste masqué : « De l’intérêt d’être impliqué et consciencieux dans son métier »
Après des chroniques très critiques vis-à-vis de la profession de journaliste, je voulais revenir à des correspondances plus factuelles et vous parler de l’intérêt d’être impliqué et consciencieux dans le métier de journaliste.
Je voulais tout d’abord commencer par ce paradoxe qui jonche mes chroniques et ma vie de journaliste :
- plus les professionnels sont formés en école de journalisme ;
- plus ils font leur entrée dans les rédactions ;
- moins les contenus sont de qualité et suivis par le public.
Je laisse chacun se faire son propre avis sur cette affirmation. Je peux me tromper. Cependant, il est le fruit d’une longue étude de plusieurs titres, sur plusieurs décennies. Il y a 10 ans, les médias avaient des contenus plus informatifs et moins divertissants que ceux d’aujourd’hui. Et les médias d’il y a dix ans étaient moins informatifs que ceux d’il y a 20 ans. Si on inverse cette courbe, on s’aperçoit qu’elle correspond à l’entrée de plus en plus régulière de journalistes formés en école au détriment de journalistes anciennement formés sur le terrain.
Dans ce monde de plus en plus formaté, comment est-il possible pour un journaliste qui souhaite bien faire son travail de réussir à faire la différence dans ce milieu ? En étant consciencieux et impliqué dans son travail. Cela implique d’abord un travail important au niveau de la pédagogie. Beaucoup de lecteurs mettent tous les journalistes dans le même sac, possiblement à juste titre puisque nous avons suivi, très souvent, les mêmes formations. Reste que nous ne retenons pas les mêmes contenus. Beaucoup de mes camarades en école avaient pris les cours que nous avions eus au pied de la lettre. Moi, j’ai fait le pari de faire l’inverse et d’aller voir dans l’angle mort. Je suis allé regarder ce que l’on n’enseignait pas sur le banc des écoles de journalisme, sans préjugé et avec une grande curiosité : les côtés lumineux et sombres de la vie, les attentes des gens et les raisons pour lesquelles ils ne consomment plus les médias, la vie économique en dehors des médias, pour voir ce qui pouvait être appliqué dans ce secteur afin d’être économiquement indépendant.
Ayant fréquenté plusieurs rédactions, je me suis aperçu que peu de journalistes s’engagent à aller prendre directement le pouls auprès de leur lectorat. C’est regrettable, à mon moindre avis, mais je me suis engagé dans ces voies sans écouter personne, avec conscience et implication. Qu’est-ce que j’ai vécu et découvert ? Éludons d’abord un point important : oui, les journalistes sont souvent vus comme des menteurs, des déconnectés ou définis avec d’autres termes peu reluisants. Mais les gens qui se détournent des journaux pour ces raisons forment une infime minorité. Une infime minorité, je maintiens le terme. Et ce constat, je l’ai fait sur plusieurs centaines de personnes dans le monde francophone.
{voir capture écran jointe} Ben quoi ? Pareil que l’ENA ! HAHAHA !
Ma petite expérience m’a appris que, même au niveau local relatant les activités des uns et des autres, les textes sont raccourcis et pleins de contre sens, allant dans certains cas, jusqu’à relater l’inverse de ce qui s’est réellement passé. Et lorsque l’on s’en inquiète, la réponse est que c’est le rédacteur y a été contraint dans le seul but d’être concis et de faire entrer le compte rendu dans un nombre de caractères imposés…