MBS se venge de Biden : le cours du pétrole grimpe

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Ça commence comme une fable : un vieux politicien sénile et un autocrate du Golfe se retrouvent à Riyad en juillet dernier.

Le vieux politicien demande à l’autocrate d’augmenter légèrement sa production de pétrole…

Pas grand-chose, juste de quoi faire baisser les prix un moment.

Car chez le vieux politicien, les élections de mi-mandat approchent.

Alors si les électeurs pouvaient constater que les prix baissent « grâce à l’action gouvernementale », ça l’aiderait bien.

Le vieux filou tient coûte que coûte à conserver sa majorité parlementaire…

L’autocrate ne peut rien me refuser, se dit-il. Nos pays sont alliés depuis longtemps, nous avons mutuellement besoin de l’autre. Quoi que je fasse, il s’aligne.

Confiant, le vieux politicien quitte Riyad.

Mais quelques semaines après…

… il apprend que l’autocrate s’est mis d’accord avec TOUS les producteurs de pétrole pour diminuer la production !

Il a osé.

Il vient de me cracher dessus.

Furieux, le vieux politicien agite les bras dans tous les sens.

Il claironne à qui veut l’entendre qu’il va sérieusement « réévaluer la relation entre leurs deux pays ».

À l’autre bout du monde, l’autocrate sourit. Vas-y, je te regarde, se dit-il pour lui-même.

Et le monde entier comprend que le vieux politicien fait de moins en moins peur aux autres dirigeants.

Plus il s’énerve, plus il agite les bras, et plus ça devient grotesque.

Bon. Je m’arrête là, vous avez compris de qui je parlais.

Biden pensait que Ben Salmane lui obéirait, il s’est planté.

Pourquoi un tel retournement ?

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Arabie Saoudite est alliée aux États-Unis.

Le deal est simple : protection et approvisionnement militaire contre pétrole.

Bien sûr, la relation n’a jamais été de tout repos… mais Trump était parvenu à rétablir une entente stable (et à vendre un maximum d’armes aux Saoudiens).

Alors, pourquoi Ben Salmane prend-il la décision de saper la relation entre son pays et les USA ?

J’ai bien une idée…

Joe Biden, qui a fait campagne contre tout ce que Trump défendait, n’a pas manqué de tacler Mohammed Ben Salmane, notamment sur l’affaire Khashoggi.

(Pour ceux qui ont manqué cet épisode, en 2018 l’autocrate saoudien a fait découper le journaliste d’opposition Jamal Khashoggi dans les locaux de l’ambassade d’Arabie Saoudite à Istanbul. Sympa.)

Biden a plusieurs fois attaqué Ben Salmane, promettant d’en faire un paria dans le concert des nations.

Et aujourd’hui… le prince hériter s’est vengé.

Bien sûr, on ne peut pas donner tort à Biden : faire découper un journaliste, c’est plutôt contraire aux valeurs de l’Occident…

Mais si on va par-là, la façon dont les Saoudiens traitent les femmes n’a jamais empêché les Américains de leur acheter du pétrole.

Républicains comme Démocrates.

Aussi, permettons-nous de douter de l’humanisme désintéressé de Joe Biden…

Il s’est fait élire en prenant le contrepied de Trump, point barre.

Mais aujourd’hui, alors que les États-Unis peinent à fédérer autour de leur narratif manichéen autour de l’Ukraine, l’Arabie Saoudite préfère s’entendre avec Moscou (et les autres pays de l’OPEP+).

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Les Européens ne sont pas sortis du sable

Le problème, c’est que le baril a commencé à remonter suite aux annonces de l’OPEP+.

Et double peine, l’euro s’étant déprécié face au dollar, importer du pétrole nous coûte scandaleusement cher… N’oubliez pas que le pétrole est libellé en dollars.

Pour être très concret, le baril de Brent à 93 dollars en 2022 coûte aussi cher aux Européens que lorsqu’il était à 147 dollars en 2008, car à cette époque un euro valait 1,60 dollars.

Difficile pour la production européenne d’être compétitive dans ces conditions.

Du pétrole trop cher, plus de gaz russe…

Heureusement, les Américains, toujours le cœur sur la main, sont prêts à nous livrer leur GNL…

4 fois plus cher qu’ils ne le vendent aux acheteurs américains.

Bruno Le Maire et Olaf Scholz se sont récemment agacés des prix prohibitifs exercés par les Américains.

Le chancelier allemand déplore des « montants astronomiques » réclamés par les USA.

Le Maire assure que « le conflit en Ukraine ne doit pas se solder par une domination économique américaine et un affaiblissement de l’UE ».

Mais attendez, les gars… vous êtes sérieux ?

C’est DÉJÀ le cas !!!

L’Europe est à genoux, les USA veulent en finir avec la Russie et nous promener en laisse, et nos dirigeants, soit particulièrement stupides soit archi-corrompus, accompagnent le mouvement depuis le début.

D’ailleurs, la guerre en Ukraine ne peut en aucun cas bien se finir pour nous.

Les Américains peuvent disqualifier définitivement la Russie, affaiblissant du même coup l’axe Russie-Chine-Iran qui se dresse contre eux… et récupérer tous les pays d’Europe comme clients pour leur GNL – et renforcer la domination du dollar.

Nous ?

Dans tous les cas, notre monnaie s’affaiblit, la guerre est à nos portes, nous croulons sous les dettes, et notre compétitivité déjà faible (notamment au niveau industriel) est encore en train de s’effondrer.

Si vous vous demandez pourquoi je suis établi en Suisse, ne cherchez pas plus loin…

Mais étant Français, voir l’Euro se ramasser et le pays sombrer me serre le cœur.

C’est d’ailleurs pour cette raison que je vous exhorte à protéger votre épargne, notamment en participant à la plus grande révolution financière du 21^ème siècle que sont les cryptomonnaies.

Qui est Marc Schneider ?

Marc Schneider est le fondateur d’Argo Éditions, une entreprise d’édition financière et de recherche en investissement. Sa newsletter gratuite réunit chaque semaine plus de 60 000 lecteurs.

Ancien Risk Manager, Marc aide ses lecteurs à comprendre les rouages de l’investissement en bourse et en cryptomonnaies pour prendre en main leur avenir financier.

Sa newsletter traite de sujets variés : nouvelles technologies, cryptomonnaies, psychologie de l’investissement ou encore géopolitique… avec un dénominateur commun : comprendre le monde qui nous entoure pour mieux gérer ses finances.