Le point hebdomadaire des marchés avec Thomas Veillet – 05/09
Spécialiste reconnu du monde de la finance, vulgarisateur hors pair, Thomas Veillet décrypte pour vous l’actualité financière chaque semaine sur Juste Milieu.
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L’angoisse de la suite, Powell n’est plus notre ami
Tout d’abord, il faut se souvenir que tout va toujours aussi mal un peu partout. Les chiffres économiques américains ont beau avoir l’air un peu moins mauvais que le reste, je dois dire que je doute quand même un peu de la fiabilité de ces derniers.
D’ailleurs si l’on était aussi convaincu que cela, de la véracité et de l’exactitude de ces chiffres, pourquoi est-ce qu’à chaque publication on révise les chiffres du mois précédent ? Voire pour le mois précédent, qui précède le précédent ? C’est bien qu’on a un doute et que calculer les chiffres de l’emploi pour un pays de près de 400 millions d’habitants et les annoncer le premier vendredi du mois suivant, c’est toujours un peu tiré par les cheveux parce que l’on sait tous que c’est pratiquement impossible d’avoir un chiffre correct…
Pourtant, tous les premiers vendredis de chaque mois, les marchés financiers se bavent dessus dans l’attente de ces chiffres, pensant que ça va littéralement leur changer la vie. Et ce mois n’a pas fait exception.
La plupart des indices mondiaux sont entrés dans une dépression profonde se rendant compte soudainement que rien ne fonctionnant dans le monde mais qui était cachée par le fait que nous avions toujours ce sentiment comme quoi la banque centrale américaine allait nous soutenir FOREVER et nous soutenir dans un bull market permanent comme à chaque crise que l’on a vécue ces 15 dernières années. Et puis là, tout d’un coup Powell nous a aboyé dessus pour nous dire qu’il ne fallait plus compter sur la FED pour soutenir les bourses mondiales.
Et puis comme on ne renonce pas facilement, on s’est dit que « peut-être que si les chiffres de l’emploi de vendredi dernier étaient bons, la FED reviendrait peut-être de meilleurs sentiments à notre égard, parce que l’on ne pouvait décemment pas croire que la FED ne nous aimait plus ! Le problème était quand même le fait que le mois dernier, les USA avaient créé plus de 500 000 nouveaux jobs.
Et du coup, les analystes s’attendaient à 318 000 nouveaux jobs créés en août. Alors ne me demandez pas comment ils sont TOUS arrivés plus ou moins à ce chiffre, mais il y a sûrement un peu de boulier, de pile ou face, de feuille-caillou-ciseau impliqué dans tout cela, mais à la fin on attendait 318 000 nouveaux emplois. Et le problème, c’est que si c’était sorti nettement en dessus, on était mort parce qu’on aurait parié que la FED allait monter les taux de 0,75 % tous les mois, pendant les 24 prochains mois, sauf pendant les vacances et que si c’était nettement en dessous, on entrait en pleine récession, tout en sachant que la FED s’en foutait tant que l’inflation ne baissait pas…
Le dilemme était donc énorme.
Mais heureusement, comme dans tout bon film hollywoodien, le chiffre est sorti pratiquement SUR les attentes des analystes. On a eu exactement LE CHIFFRE que l’on voulait. Alors les marchés européens ont littéralement explosé parce que le Dow Jones ouvrait en hausse de près de 400 points (ce qui ne veut ABSOLUMENT rien dire) et que l’on avait le sentiment que compte tenu de ces chiffres dont l’exactitude est très aléatoire, la FED pourrait éventuellement peut-être ne monter les taux que de 0,5 % en septembre.
D’ailleurs, dans la foulée du rebond post-chiffres de l’emploi, lorsque les Européens ont fermé leurs bourses, les Américains se sont dit : « Huuuummmmm, pas sûr que les chiffres de l’emploi suffisent pour que Powell se détende, vaut peut-être mieux attendre le CPI de dans 10 jours et que la BCE monte les taux de 0,75 % ce jeudi avant de s’emballer ». Et le Dow Jones a reperdu 700 points dans la foulée.
EN résumé, on n’est pas en super forme et on se rassure avec pas grand-chose, ce qui me met dans un état de doute approfondit actuellement…
L’emploi, c’est bon ou c’est pas bon ? Point de situation
Le Gouvernement US a annoncé vendredi que les emplois non-agricoles avaient augmenté en août dans un contexte de ralentissement de l’économie, tandis que le taux de chômage a augmenté, car davantage de travailleurs ont réintégré la population active. L’économie a créé 315 000 emplois au cours du mois, ce qui est légèrement inférieur à l’estimation des « experts » qui prévoyaient 318 000 emplois, bien loin des 526 000 emplois créés en juillet et le gain mensuel le plus faible depuis avril 2021. Habituellement, c’est un chiffre important. Mais depuis Jackson Hole, il l’était encore plus.
Encore plus parce que si ça avait été trop fort, on aurait imaginé que la hausse des taux de Powell allait être de plus en plus forte et de plus en plus violente et si ça avait été trop faible, on se serait dit qu’on allait se prendre la récession en pleine face et comme la FED s’en fiche actuellement, on aurait été mal barré.
En tous les cas, la moindre « mauvaise interprétation » des chiffres de vendredi aurait pu faire très mal. Trop peu c’était la récession, trop tout court, c’était la hausse des taux massifs pour les siècles à venir. Mais heureusement, pour la première fois depuis des mois, les analystes étaient justes – enfin, 3 000 à côté, mais on ne va pas pinailler pour 3 000 emplois, d’habitude, ils se gourent de 300 000…
Le chômage augmente
Le taux de chômage a donc augmenté à 3,7 %, deux dixièmes de point de pourcentage de plus que les attentes, en grande partie en raison d’une augmentation du taux de participation à la population active.
Les salaires ont continué à augmenter, bien que légèrement moins que prévu. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3 % au cours du mois et de 5,2 % par rapport à l’année précédente, soit 0,1 point de pourcentage de moins que prévu dans les deux cas. Toujours un point inflationniste qui peut faire peur.
L’autre facteur qui a contribué à faire baisser les indices est la nouvelle en provenance de Russie. Invoquant des problèmes techniques sur Nord Stream one, la société énergétique russe Gazprom a annoncé qu’elle allait interrompre le fonctionnement du gazoduc Nord Stream. Cela pourrait restreindre l’approvisionnement en énergie. Le prix du pétrole brut WTI a terminé en dessous de son plus haut de la journée, mais a gagné 0,5 %. La hausse du pétrole n’est pas ce que le consommateur – ou le marché boursier – souhaite.
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Que faudra-t-il surveiller cette semaine ?
1. Les sanctions de l’Europe qui marchent SUPER bien
Le bras de fer sur les exportations de gaz et de pétrole russes s’est intensifié vendredi après que Moscou ait promis de maintenir la fermeture de son principal gazoduc vers l’Allemagne et que les pays du G7 ont annoncé un projet de plafonnement des prix des exportations de pétrole russe visant à frapper les ressources russes pour lutter contre la guerre en Ukraine.
Moscou accuse les sanctions occidentales et les problèmes techniques d’être à l’origine des ruptures d’approvisionnement.
La Commission européenne a prévenu qu’une interruption totale des livraisons de gaz russe à l’Europe, combinée à un hiver froid, pourrait réduire le PIB de l’Union européenne de 1,5 % si les pays ne se préparaient pas à l’avance.
2. Lagarde monte les taux et pas la garde
La BCE devrait procéder à un deuxième relèvement important de ses taux lors de sa prochaine réunion jeudi, alors que l’inflation dans la zone euro, qui atteint déjà des niveaux record, se rapproche rapidement d’un taux à deux chiffres.
L’inflation dans la zone euro a atteint un sommet de 9,1 % en août, bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la BCE, la flambée des factures d’énergie exacerbant la crise du coût de la vie.
La seule question qui se pose aux investisseurs est de savoir si la banque centrale va procéder à une nouvelle augmentation de 50 points de base, comme elle l’a fait en juillet, ou si elle va opter pour une augmentation encore plus importante de 75 points de base, malgré la perspective imminente d’une récession cet hiver.
3. Powell, le retour après le coup de massue
Le président de la Fed, Jerome Powell, doit s’exprimer jeudi lors d’une conférence du Cato Institute et les investisseurs seront à l’affût de tout signe indiquant que la Fed penche pour une nouvelle hausse des taux de 75 points de base lors de sa réunion des 20 et 21 septembre ou qu’une hausse de 50 points de base pourrait être envisagée.
4. Réunion de l’OPEP
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, dont la Russie, doivent se réunir lundi. Les négociants en énergie seront très attentifs après que l’Arabie Saoudite a récemment évoqué la possibilité de réduire la production.
La semaine dernière, l’OPEP+ a révisé les équilibres du marché pour cette année et considère désormais que la demande est inférieure à l’offre de 400’000 barils par jour, contre 900’000 prévus précédemment. Le groupe de producteurs prévoit un déficit du marché de 300 000 barils par jour dans son scénario de base pour 2023.
Excellente semaine.
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Lucas Marchand
Les Investisseurs