Relance du nucléaire : vital pour la souveraineté industrielle de la France
Extrait de l’article Relance du nucléaire : vital pour la souveraineté industrielle de la France de Fabien Bouglé paru dans le Juste Mensuel n°4 (Mars 2022)
Fabien Bouglé est expert en politique énergétique, chef d’entreprise et élu municipal. Il est l’auteur de deux livres publiés aux Éditions du Rocher : Nucléaires : les vérités cachées (2021) et Éoliennes : la face noire de la transition écologique (2022).
Son travail sur la réalité de la politique énergétique en France a permis une large prise de conscience médiatique et politique. Pour Juste Mensuel, il revient sur la nécessité d’un grand plan de relance sur la question du nucléaire en France.
Le 10 février dernier Emmanuel Macron, troquant son habit de président pour celui de candidat à l’élection présidentielle, devait annoncer de manière tonitruante et théâtrale le rachat à General Electric des turbines Arabelle (lâchées lors de la vente scandaleuse d’Alstom en 2014), la construction de 14 EPR, et en même temps un grand plan de déploiement des éoliennes sur terre et surtout en mer avec plus de 50 centrales soit entre 3 000 et 4 000 mâts au bord du littoral français.
Cet « en même temps » énergétique du prétendant à l’élection présidentielle amorçait un manque d’ambition incroyable dans le domaine nucléaire qui constitue pourtant l’une des filières d’excellence de l’industrie française, garante d’un prix de l’électricité raisonnable et de notre souveraineté énergétique.
Pourtant, la France dispose d’une filière industrielle électronucléaire de premier plan dans le monde, mobilisant 400 000 emplois directs, indirects et induits non délocalisables. C’est la troisième industrie en taille, après l’aéronautique et l’automobile ; sa balance commerciale est positive : non seulement nous exportons plus que nous n’importons, contrairement à l’automobile qui est hélas déficitaire, mais l’électricité nucléaire que nous produisons allège considérablement nos importations de pétrole ou de gaz, déjà bien lourdes. Dans ce contexte mondial de choc gazier, nos 56 réacteurs en activité sont un atout majeur et stratégique pour notre pays.
En outre, grâce au nucléaire le coût de notre électricité est un des plus faibles, sinon le plus faible d’Europe.
Petit retour en arrière
Pendant 20 ans, les différentes alliances électorales ont contribué au sabotage politique de notre programme électronucléaire. Il a été mis au second plan pour valoriser le déploiement des énergies renouvelables intermittentes et non pilotables, comme les éoliennes et les panneaux solaires. Cela a contribué à accentuer les difficultés industrielles dans le secteur et à ralentir le développement des nouveaux réacteurs EPR comme le prototype de Flamanville. Heureusement, ce programme a été poursuivi de manière « rationnelle » et « cartésienne » loin des dogmes et du sectarisme des antinucléaires inféodés et parfois financés par les réseaux allemands de l’Energiwende.
Ces difficultés liées à la fabrication du prototype d’EPR ont d’ailleurs montré à quel point nous devions relancer au plus vite la formation de nos professionnels du nucléaire en ayant comme objectif le transfert de compétence des « vétérans » du plan Messmer dont on sait à quel point ils sont heureux de transmettre leurs connaissances et leur savoir-faire.
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