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Primaires : le glas de la démocratie ?

Démocratie

Crédits photo : Shutterstock

Extrait de l’article Primaires : le glas de la démocratie ? d’Alexandre Langlois paru dans le Juste Mensuel n°4 (Mars 2022)

C’est apparemment la mode d’organiser des primaires pour désigner les candidats à l’élection présidentielle… 

… et en plus, elles sont organisées au nom de de la démocratie, rien que ça ! Mais derrière la promesse, quelle est la réalité ?

D’abord, une première distinction s’impose : primaires internes et primaires ouvertes.

Plongée en eaux troubles des primaires internes

Les primaires internes sont en réalité le fonctionnement classique de toute association au sein de laquelle les adhérents votent pour décider qui doit être au bureau de l’association et qui occupera tel ou tel poste. 

Pour un parti politique, ce peut être une aubaine : en transformant cette vie normale d’une association en primaire interne politicienne, cela offre de la visibilité médiatique à bas coût. Et dans le cadre de l’élection présidentielle, autre avantage : les frais engagés par les candidats ne rentrent pas dans les comptes officiels de campagne, comme le rappelle la décision du 11 avril 2011 relative à la présentation des comptes de campagne en vue de l’élection présidentielle, par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) :

« S’agissant des candidats à l’investiture de leur parti (« précandidats »), la Commission estime que les dépenses engagées, dans le cadre de manifestations internes au parti aux fins de désigner son candidat, visent uniquement à obtenir les suffrages des militants, des adhérents et des personnes intéressées par le processus de vote. Elles ne présentent donc pas, en principe, le caractère de dépenses engagées en vue de recueillir le suffrage des électeurs et n’ont donc pas à figurer au compte de campagne du candidat investi par le parti. »

En apparence, le revers de la médaille est que les candidats ne peuvent pas se faire rembourser ces dépenses à l’issue du scrutin. Cependant, cela leur permet tout de même de contourner les règles du CNCCFP qui sont :

– 4 650€ par personne physique pour tous les candidats confondus ;

– 7 500€ par an par personne physique au parti du candidat, qui peut lui reverser ces sommes ensuite. La campagne étant généralement à cheval sur deux années, cela fait 15 000€ ;

– interdiction des dons de personnes morales, donc des entreprises, associations, lobbies, etc.

La magie de la primaire, c’est que ces règles s’effacent et ne sont contrôlées qu’en interne. Les candidats peuvent donc faire appel à de riches donateurs ou à des lobbies pour financer leur pré-campagne. Des personnes à qui ils seront redevables en cas d’élection…

Quand on sait que la commission d’organisation de la primaire de la droite en 2016 était présidée par Thierry Solère, qui a été poursuivi pour des faits commis antérieurement ou concomitamment à son patronage de la commission d’organisation de la primaire, de fraude fiscale, détournement de fonds publics et trafic d’influence, on ne peut que s’inquiéter de savoir si la transparence ne se résume pas à une plongée en « eaux troubles ». 

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Cet article est issu du numéro de mars de Juste Mensuel.

Pour le lire en entier, vous pouvez vous procurer ce numéro et soutenir Juste Milieu directement sur notre boutique en cliquant sur le bouton ci-dessous.

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