Et si la “paix” n’était qu’un mot vide de sens ?
Depuis l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, le 10 octobre 2025, la situation au Proche-Orient semble figée dans une trêve bancale, marquée par des bombardements sporadiques, des tensions persistantes et des violations régulières de l’accord.
Un scénario tristement familier : celui du “modèle libanais”, comme le décrivent plusieurs médias arabes.
Enquête sur ce cessez-le-feu bien trop flou.
Une trêve sous contrôle israélien
Derrière l’apparente désescalade, les faits rappellent surtout une guerre de basse intensité.
Le 28 octobre, l’armée israélienne a lancé une nouvelle série de frappes sur Gaza après la mort d’un de ses soldats. Plus de 100 Palestiniens ont été tués, dont des dizaines de civils, avant qu’un retour au cessez-le-feu ne soit proclamé le lendemain.
Selon Le Monde dans un article du 31 octobre 2025, cette stratégie “post-trêve” ressemble à celle menée au Liban depuis la fin du conflit contre le Hezbollah, le 27 novembre 2024.
En effet, comme au Liban, Israël conserve la main sur le tempo militaire.
Les États-Unis, parrains officiels des deux cessez-le-feu, continuent d’accorder une large liberté d’action à Tsahal, une politique assumée par l’administration américaine, qui “approuve la majorité des frappes israéliennes” selon une source proche de la présidence libanaise citée par Le Monde.
Washington regarde ailleurs
Le parallèle entre Gaza et le Liban n’est pas qu’un hasard.
Au sud du Liban, près de 300 personnes ont été tuées depuis la fin du conflit — dont plus d’une centaine de civils — dans des attaques israéliennes qualifiées de “préventives”.
À Gaza, les destructions sont massives, et la trêve n’a offert aucun répit réel à la population. Des milliers de Palestiniens s’attendent à une reprise des bombardements à n’importe quel moment.
Les garants du cessez-le-feu — l’Égypte, la Turquie et le Qatar — peinent à peser face à Washington, seule puissance capable d’imposer une véritable pause. Mais comme le souligne l’analyste politique libanais Khaldoun El-Charif, “les Etats-Unis sont la seule force, dans un monde où il n’y a plus d’ordre international”.



