Comment Lecornu essaie de draguer le Parti socialiste ?

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Sébastien Lecornu joue gros.
À peine installé à Matignon pour prendre la suite de François Bayrou, le nouveau Premier ministre a convié les socialistes pour un premier « round d’observation ».
Mais la tâche s’annonce rude : le PS fixe un prix élevé à son soutien.
Selon la lettre d’informations politiques Politico du 17 septembre 2025, le PS réclame des mesures fortes comme la taxe Zucman, la suspension de la réforme des retraites et des mesures de pouvoir d’achat.
En échange, le parti à la rose s’engage à ne pas appuyer sur le bouton de la censure.
Un cadre du parti résume l’exigence : « Il faut que les Français soient témoins d’un acte de défaite de la Macronie ».
En attendant, c’est encore et toujours le PS qui est en première ligne pour marchander son soutien contre quelques postes…
… il n’en sera que plus difficile de jouer la carte de l’opposition plus tard !
Entre séduction et méfiance
Pour Lecornu, il s’agit avant tout d’éviter que le PS ne se présente comme une simple béquille de l’exécutif.
Mais les socialistes sont divisés : craignent-ils plus de sauver Macron ou de provoquer une nouvelle dissolution ?
À cela s’ajoutent les prises de position de François Hollande, qui brouillent la ligne commune.
Pour éviter toute forme de désaccord public qui pourrait être rédhibitoire aux yeux des électeurs, Boris Vallaud aurait d’ailleurs demandé à ses troupes d’éviter les « négos par voie de presse ».
Pendant ce temps, le Parti socialiste se déchire (malgré tout) en interne à cause des récentes positions de son patron Olivier Faure.
Drapeaux palestiniens sur les mairies, reconnaissance de la Palestine, etc.
Des propositions qui font (beaucoup) parler comme le rappelle un article du Monde du 15 septembre 2025.
Tous ces paramètres suffisent à mettre Lecornu sous pression : séduire les socialistes sans se renier…
… un exercice périlleux pour un Premier ministre déjà fragilisé !