Les moustiques génétiquement modifiés de Bill Gates : complot ou réalité ?

Les moustiques sont un fléau dans le monde entier.

Porteurs de certaines maladies, parfois très graves, ils étaient à l’origine de la mort de près d’un million de personnes par an d’après les chiffres de 2017.

Une statistique alarmante qui fait du moustique “le plus grand tueur de la planète” devant les serpents ou les requins ! 

Forcément, les scientifiques cherchent des solutions pour lutter contre ce fléau…

… et la piste des moustiques OGM est de plus en plus évoquée ! 

Des expérimentations depuis plusieurs années

En milieu sauvage, ce sont les femelles moustiques qui sont porteuses de toutes les maladies connues, comme le paludisme et le chikungunya.

L’objectif pour les chercheurs depuis plusieurs années est de les éradiquer grâce aux moustiques OGM.

Une technologie qui bénéficie notamment du soutien de Bill Gates et de sa fondation depuis plusieurs années. 

Et son implication sur le sujet, parfois accusée de complotisme, n’est pas franchement cachée par nos médias !

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• En 2009, un premier lâcher de moustiques est organisé aux îles Caïman. La fondation Bill et Melinda Gates est alors le principal financeur du projet… alors que la technologie n’en est qu’à ses balbutiements ! 

• En 2022, plusieurs internautes s’étonnent de l’arrivée d’un moustique pas comme les autres sur Tik Tok et Twitter. Une vidéo montre un “moustique” avec un numéro sur l’abdomen ! Forcément, le sujet devient viral. Le rôle de “la fondation Bill et Melinda Gates qui soutient plusieurs projets de moustiques génétiquement modifiés pour tenter de lutter contre le paludisme” est alors évoqué.

• En 2024, le magazine des jeunes médecins What’s Up Doc proposait une “visite de l’usine à moustiques modifiés de Bill Gates, en Colombie, pour lutter contre la dengue”. Il s’agit d’un laboratoire situé dans la deuxième ville du pays, Medellin, et largement financé par le multi-milliardaire. Un projet qui a fait débat dans la ville car les habitants craignaient “par exemple que les moustiques […] soient équipés de puces de contrôle mental de Bill Gates”

À l’origine d’une grande partie de ces recherches, on retrouve l’entreprise britannique Oxitec. 

Cette entreprise a pour objectif de développer “des insectes génétiquement modifiés afin d’améliorer la santé publique et la sécurité alimentaire grâce à la lutte contre les insectes”.

Depuis plusieurs années, “la Fondation Bill et Melinda Gates est un des principaux bailleurs d’Oxitec”.

En 2023, Bill Gates et son épouse ont, par exemple, subventionné un lâcher de moustiques OGM d’Oxitec à Djibouti pour la modique somme de 18 millions de dollars.

Des polémiques… et des résultats éloignés des promesses

Depuis 2009, les expérimentations de moustiques OGM se sont multipliées. 

Mais les résultats sont loin d’être ceux escomptés…

Dès 2017, un article publié sur le site Internet de France Inter apportait des constats peu reluisants. 

“Y a t-il moins de malades au bout ? On ne sait pas. Quelles conséquences plus globales sur l’homme et l’environnement ? On ne sait pas plus”.

Et il y a pire que ça…

• Des effets sur la biodiversité… et l’apparition de nouvelles maladies !

Un lâcher de moustiques génétiquement modifiés au Burkina Faso avait créé la polémique en 2019. 

Le porte-parole du Collectif citoyen pour l’agroécologie Ali Tapsoba avait tiré la sonnette d’alarme, expliquant que “ces moustiques mutants pourraient transmettre d’autres maladies et développer des résistances”.

Et cette crainte n’a jamais disparu. 

Jugeant que la disparition des moustiques entraînerait des bouleversements dans la chaîne alimentaire de certains animaux…

… une journaliste de France Info évoquait en 2022 ses craintes que des “gènes modifiés se transmettent à d’autres espèces animales et notamment les pollinisateurs, les abeilles sauvages ou domestiques”.

• La résistance de ces nouveaux moustiques

Autre problème de taille : la résistance de ces moustiques issus d’insectes génétiquement modifiés. 

En effet, “les larves ont un taux de survie de 3 à 5 %, et une fois devenus adultes, ces moustiques OGM se reproduisent avec les locaux”. 

La conséquence est simple : “l’étude suggère aussi que cette descendance hybride serait plus robuste que l’ancienne génération”.

• Une opacité des données

Cerise sur le gâteau : il est difficile d’avoir accès aux données et aux effets réels de ces moustiques OGM, notamment sur les humains. 

Aux États-Unis, l’Environmental Protection Agency (EPA) a été sollicitée pour donner son avis sur le sujet en 2022.

Elle expliquait alors que “les données soumises par Oxitec démontrent que les moustiques OX5034 répondent aux normes de la loi fédérale sur les insecticides, les fongicides et les rodenticides (Federal Insecticide, Fungicide, and Rodenticide Act, FIFRA), à savoir qu’ils ne provoquent pas d’effets néfastes déraisonnables pour l’homme ou l’environnement”.

Comprenez bien : pour valider le processus, l’EPA s’est basée sur les résultats fournis par Oxitec…

… l’un des principaux instigateurs du projet ! 

Et enfin “les données relatives à l’allergénicité et à la toxicité ont été expurgées des documents publics” aux États-Unis quand les premiers lâchers ont été effectués.

Peu de recul sur l’efficacité réelle de ces moustiques OGM, création d’une espèce plus redoutable, menace sur la biodiversité… 

Pas de doute : les expérimentations financées par Bill Gates n’ont pas fini de faire réagir !

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