Yoann Solirenne : « La figure du « Grand Homme » de l’Antiquité au début du XXe siècle »
« L’histoire des grands hommes est comme un miroir que je regarde pour tâcher en quelque mesure de régler ma vie et de la conformer à l’image de leurs vertus, […] d’écarter ce que la fréquentation des hommes nous apporte nécessairement de mauvais et de bas »
Plutarque, Vies Parallèles, IIe siècle.
Réécrire l’Histoire. Voilà le programme que certains aimeraient voir à l’œuvre. Disons-le d’emblée et de manière un peu provocante : la réécriture de l’Histoire est le propre de l’historien. Selon quels paramètres ? C’est ici que tout vacille. Pour simplifier, la recherche historique s’abreuve à deux fontaines : d’une part, les travaux des historiens eux-mêmes et, surtout, les sources de première main. Ainsi, l’historien s’intéressant – par exemple – aux campagnes napoléoniennes consultera avec profit les ouvrages déjà écrits à ce sujet depuis le XIXème siècle. Désirant pousser son enquête plus loin, il se plongera ensuite dans les archives afin de lire et d’analyser la masse documentaire produite depuis le Premier Empire. Poursuivant encore sa recherche, en récoltant toutes les sources possibles, il sera sans doute amené à préciser certains éléments qui, jusqu’ici, étaient restés un peu vagues. Il n’est pas rare que ce travail minutieux et fastidieux l’amène à apporter une correction, un réajustement, une précision. De la sorte, au fil des ans, par la multiplication des études et par l’exploitation de sources restées dans l’ombre, la connaissance historique s’affine : l’Histoire est une matière vivante. Ainsi, à leur échelle, les historiens (ré)écrivent en permanence l’Histoire en usant d’un doute méthodique [1]. Ce travail, qui est le leur, ne consiste pas à détruire et à faire voler en éclats les récits de leurs pairs. S’inscrire dans la continuité tout en osant apporter sa pierre à l’édifice, l’individu au service du collectif, voilà la mission de l’historien. Lorsque certains nient – en recourant à des sources douteuses – un fait établi, un consensus historique, la recherche s’efface derrière le négationnisme, démon de la discipline historique. Mais c’est une autre histoire…
Le négationnisme a fait couler des océans d’encre. Des études lui sont même consacrées. Est-ce le seul et unique « démon de l’Histoire » ? Depuis quelques temps maintenant, une autre « mode » – venue des États-Unis – fait planer une menace nouvelle pesant sur l’essence même de ce qu’est l’Histoire : sa réécriture à des fins idéologiques. Ce courant, qui marche bien souvent de pair avec le wokisme, consiste à « réécrire l’Histoire de manière à en faire disparaître tous les aspects problématiques » [2]. Le déboulonnage de statues est sans doute le versant le plus spectaculaire de ce petit séisme défiant la raison, l’intelligence et le discernement. Les exemples s’accumulent : untel doit être abattu en raison de son passé esclavagiste – à la rigueur, pourquoi pas… – tandis que celui-ci doit être éliminé de l’espace public pour ses pensées « racistes » [3]. Nous ne nous attarderons pas ici à décrire des cas particuliers, qui mériteraient de longs développements. Disons simplement que ce processus « purificateur » a la fâcheuse tendance de réduire les individus incriminés à leur seule et unique « face sombre » en faisant fi, bien entendu, du contexte historique qui, s’il n’excuse rien, permet de comprendre. Mais, de nos jours, miser sur l’intelligence revient à défier un hippopotame au bras de fer… Dans cette perspective, une chasse à certaines grandes figures de l’Histoire a été ouverte. Une tribune, parue dans Libération, « Vos héros sont parfois nos bourreaux », est à ce titre emblématique [4]. Il y aurait tant à dire au sujet du titre lui-même : l’opposition entre le « vos » et le « nos », le choix du terme « héros », celui tout aussi problématique de « bourreaux »… Mais ce n’est pas notre sujet.
Quand tu vois tous les travaux qui ont été faits sur Staline, tant de la part d’historiens « révisionnistes » (le terme US veut dire qui remet en cause les idées reçues au vu de documents AUTHENTIQUES) états-uniens que d’historiens Russes, eh bien tu réalises que Khrouchtchev dans son rapport du XXè congrès de 1956, comme le bon Monsieur Gorbatchev dans les années 80, ajoutant à çà les « souvenirs » de l’inénarrable Soljénitsine, ont falsifié l’Histoire et pourquoi un Stéphane Courtois et tas d’autres ont pu impunément construire la légende du tyran sanguinaire et paranoïaque qu’était « le petit père des peuples ». Bravo en tous cas pour ton travail de belle et bonne information.
MAO et STALINE ont tué bien plus qu’ HITLER mais c’est ce dernier qui est remis à toutes les sauces par des islamo-gauchistes sans mémoire.